311.
Du , du selbst :
in das fremde
Auge gebettet, das dies
Überblickt.
Paul Celan
(Et toi, toi-même :
niché au fond de l’œil
autre, qui embrasse
tout ça d’un regard)
312.
Un vent tiède traverse ma chemise et touche du doigt le cœur.
(Tomas Tranströmer)
313.
Ce soir un village d’oiseaux
très haut exulte et passe
(René Char)
314.
et sous ma main de parfaite innocence
naissait ton corps le parfait pays
(Gaston Miron)
315.
Un seul homme a senti dans sa bouche la fraîcheur de l’eau, la saveur des fruits et
de la chair.
Je parle de l’unique, de l’un, de celui qui est toujours seul.
(Jorge Luis Borges)
316.
Achète des abricots,
Des pompons, des artichauts,
Des fraises et de la crème
C’est en été ce que j’aime,
Quand, sur le bord d’un ruisseau,
Je les mange au bruit de l’eau,
Étendu sur le rivage
Ou dans un antre sauvage.
(Ronsard)
317.
Le matin penche comme une fougère,
J’écoute au loin les cascades tomber.
Ton souvenir est une voix légère,
L’air se partage avec l’éternité.
(Jacques Chessex)
318.
Le soir vient. Nous marchons dans la lumière jaune
qui fait les fins du jour ressembler à l’Automne.
(Henri Jammes)
319.
Il y a aussi ces papillons petites réclames du paradis
(Philippe Soupault)
320.
Voici la plaine herbeuse où tu reposeras
Dans le hamac consolateur des infortunes ;
L’air nocturne caressera tes membres las,
Et les bleus éléphants brouteront des lilas,
Sous la clarté tiède des lunes.
(Tristan Derème)