291.
Ce sera comme quand on rêve et qu’on s’éveille
Et que l’on se rendort et que l’on rêve encor
De la même féérie et du même décor
L’été dans l’herbe au bruit moiré d’un vol d’abeille
(Paul Verlaine)
292.
Ah, serre-moi tant que tu peux, musicien. Tu as rempli de caresses mon existence qui s’en va.
(Marie-Claire Bancquart)
293.
Matin gris matin mauve
où les saules peu à peu
Sur l’île silencieuse
Prennent douce couleur fauve
(François Debluë)
294.
Et puis mourir mais que ce soit
Comme un martinet fuse.
(Jean Rousselot)
295.
Nikomu nie przekażesz wiedzy
twόj tylko słuch jest i twόj dotyk
na nowo musi każdy stworzyć
swą nieskończoność i początek
Zbigniew Herbert
(Tu ne transmettras ce savoir à personne
Ton ouïe est à toi et ton toucher
Chacun doit créer à neuf
Son infini et son commencement)
296.
J’aurai un fauteuil roulant « plein d’odeurs légères »
Que poussera lentement un valet bien stylé :
Un soleil doux vernira mes heures dernières,
Cet hiver, sur la Promenade des Anglais...
(Jean-Marie Levet)
297.
Été : être pour quelques jours
le contemporain des roses ;
respirer ce qui flotte autour
de leurs âmes écloses.
(Rainer Maria Rilke)
298.
Tant mieux, puisqu’il y a des pêches,
Du vin frais et des filles fraîches,
Et l’incendie et ses flammèches.
(Charles Cros)
299.
Les bergères des nuages
les cristalliers de la neige
les archers du soleil pacifique
les pontonniers de l’arc-en-ciel
(Henri Pichette)
300.
Une chanson bonne à mâcher
Qui aurait le goût du bonheur,
Mon enfance, et de tes ruchers
L’odeur.
(Norge)