Fragments 03




21. Et les anémones de mer Descendent et respirent à l’intérieur de ma pensée

(André Breton)



22. Les prunes sont plus bleues que des traînées de lune
(Maurice Carême)



23. Le temps soyeusement coule ou frémit identique dans mon arrière-ouï

(Paul Valéry)



24. Tout ce qu’enfle un soupir dans ma chambre est voilure

(Louis Aragon)



25. Tu me laisseras de fines étoiles de chair et des épées de fleurs d’oranger

(Federico Garcia Lorca)



26. Que gentiment s’ameutent les griffons au volant frisé des jupes !

(André Breton)



27. Le bouleau brisé pourrit là, au garde-à-vous, comme un dogme

(Tomas Tranströmer)



28. Une odeur de gazon écrasé traîne sur la pelouse, non fauchée, épaisse, que les jeux, comme une lourde grêle, ont versée en tous sens

(Colette)



29. A cause d’un bandeau merveilleux Qui est le mien dans le colin-maillard des blessures

(André Breton)



30. Soumets-toi tout entier à ton meilleur moment, à ton plus grand souvenir. C’est lui qu’il faut reconnaître comme roi du temps.

(Paul Valéry)