251. Les jours s’en vont énormément.Peu de choses après tout.
(Jacques Roubaud)
252. Quand je prononce le mot Avenir,sa première syllabe appartient déjà au passé.
(Wislawa Szymborska)
253. Là,Où abeillesEt promeneurs s’abandonnetAu sucre et à la rêverie,
(Yves Namur)
254. J’élève les enfants du cri et de la gamme, je regarde les théoriesse retourner comme des vestes,
(Michel Butor)
255. Vivre dans cette aube était déjà un bonheurMais y être jeune était tout simplement divin
Bliss was it in that dawn to be aliveBut to be young was very heaven
(William Wordsworth)
256. D’autres gagneront ce que je perds,jour après jour, très lentement.Ils auront des sens neufs, ils mordronten frémissant dans la pulpe à peine mûre,ils tressailleront de délice à l’aubesi l’air les effleure d’un doigt d’or.
(Maria Luisa Spaziani)
(Altri guadagneranno ciò ch’io perdoGiorno su giorno, lentissimanente.Avranno i sensi freschi, morderannoRabbrividendo nella polpa acerba,Trasaliranno di delizia all’alabaSe mai li sfiori un dito d’aria d’oro.)
257. De lourdes bassines d’étain, grosses de métal.Des fenêtres trapues qui s’enflent de lumière.La matérialité des nuages de plomb.Des robes matelassées comme des édredons. Les huîtres humides.Les objets sont immortels, non pas à notre service.
(Adam Zagajewski)
258. La poussière d’un mardi après-midi l’été, son lait de flammes, sa peau de léopard, son œil de géranium, ses graines d’oxygène, son plomb, son sud, roule sur l’Asie entière, sur ses pêches, ses paons, ses grenats, comme un Congo de sommeil.
(Michel Butor)
259. Le merle moud une valse lente,cadence le pasde l’immolé à la magnificencequi s’emmène...... Echine en serpe...... Voici le hamac aux mollesses d’aisance.Viens flotter dans le fluide,qui roucoule.Les chatons aux arbres gazouillent.L’herbe bourdonne. L’espace hennit...Paresse ! Paresse !
(Clément Pansaers)
260. Il me faut un ami sûr, une femme aimable, une vache et un petit bateau.(Jean-Jacques Rousseau)