241. Ah ! la danse ! la danse !Qui fait battre le cœur !C’est la vie en cadenceEnlacée au bonheur !
(Marceline Desbordes-Valmore)
242. sur la nostalgie nourrie au long stratus. Ligne ou traîne.
(Georges Perec)
243. Divisant la hauteur d’un arbre incertain, un invisible oiseau s’ingéniait à faire trouver la journée courte, explorait d’une note prolongée la solitude environnante, mais il recevait d’elle une réplique si unanime, un choc en retour si redoublé de silence et d’immobilité qu’on aurait dit qu’il venait d’arrêter pour toujours l’instant qu’il avait cherché à faire passer au plus vite.
(Marcel Proust)
244. Alors, le divin Ulysse m’adressa lentement ces paroles : " Ecoutez, n’avez-vous point entendu, tout à l’heure, le chant des sirènes, sur la mer ? " Je lui affirmais que non. " Je me serais trompé, soupira-t-il. Ce n’était sans doute que le gong du dîner qu’aura fait sonner Pénélope".
(Paul-Jean Toulet)
245. Un verde praticel piem di be’ fiori,Un rivo che l’erbetta intorno bagni,Un augeletto che d’amor si lagni,Acqueta molto meglio i nostri ardori ;
(Un tout petit pré vert, plein de bien jolies fleurs,Un ruisselet mouillant les herbettes alentoursUn oiselet qui chante une complainte d’amourSont bien meilleurs remèdes aux ambitieuses ardeurs)
(Lorenzo de’ Medici)
246. mon logo, ma yole,chacun dans sa pirogue divaguant et distinctchacun avec une passoire, une écope trouéedans sa périssoire, chaque unversé au fleuve où il s’oriente
(Jean-Christophe Bailly)
247. c’étaient des années jamais retenuesqui glissaient sur le sable des beaux joursavec le vif de la sève à la joue
(Jacques Roubaud)
248. Tandis la nuit s’en va ses lumières s’éteignentEt déjà devant lui les campagnes se peignentDu safran que le jour apporte de la mer
(Malherbe)
249. Ce sera comme quand on rêve et qu’on s’éveilleEt que l’on se rendort et que l’on rêve encorDe la même féerie et du même décorL’été dans l’herbe au bruit moiré d’un vol d’abeille
(Paul Verlaine)
250. Rien ne m’est trop petit et néanmoins je l’aimeet je le peins immense sur fond d’or
(Nichts ist mir zu klein und ich lieb es trotzdemund mal es auf Goldgrund und groβ)
Rainer Maria Rilke