191.
Tout m’est pulpe, tout amande
Tout calice me demande
Que j’attende pour son fruit.
(Paul Valéry)
192.
" - Deux cent cinquante francs, ça fait deux cent quarante-neuf glaces à la framboise, dit-elle rêveusement.
Elle ajouta, après une pause : "Et une à la pistache."
(Henry de Montherlant)
193.
La voix, la blondeur, le bleu,
Aile soyeuse du sourire,
La chevelure-ciel, la chevelure-fleuve
La douce odeur sans faille
(Georges-Emmanuel Clancier)
194.
- Ma vie aurait pu tourner autrement.
- Je ne crois pas, dit Dormans. Avec des si.... ces irréels au long cou.
(Daniel Boulanger)
195.
Le petit jour vient toucher une tête en son sommeil
Il glisse sur l’os frontal
Et s’assure que c’est bien le même homme que la veille.
(Jules Supervielle)
196.
Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de loup de fougère et de menthe
voleuse de parfum impure fausse nuit
fille aux cheveux d’écume issue de l’eau dormante
(Claude Roy)
197.
Ce pas de plume bleue et de perce-neige
venu de si loin de très loin du plus loin
(Pierre de Massot)
198.
Je suis le piéton de la grand ’route par les bois nains ;
la rumeur des écluses couvre mes pas.
Je vois longtemps la mélancolique lessive d’or du couchant.
(Arthur Rimbaud)
199.
Et, tout près, sans même avoir une porte à franchir, le piéton de Paris, se promène sur ces quais, que personne avant lui n'avait même regardés.
(Léon-Paul fargues)
200.
Il fait nuit dans la pièce où tremble un oreiller
Comme un voilier qui sent venir la haute mer,
Et je ne comprends pas si je suis l’équipage
Ou l’adieu d’un bras nu resté sur le rivage
(Jules Supervielle)