141. Et j'irai le long de la mer éternelle Qui bave et gémit en les roches concaves, En tordant sa queue en les roches concaves, J'irai tout le long de la mer éternelle.
(Jean Moréas)
142. A bas bruit la très discrète mais tenace ronge-temps verse son sablier lent au plus creux de tes retraites
(Henri Bellaunay)
143. Et tous ces filateurs et toutes ces fileuses Mêlant et démêlant l’écheveau de leur course Et dans le sable d’or des vagues nébuleuses Sept clous articulés découpaient la Grande Ourse
(Charles Péguy)
144. Nous sommes passés par cette avenue plantée de seins bleus où le jour ne se différencie de la nuit que par une virgule et la sardine du hanneton que par un poil à gratter.
(Benjamin Péret)
145. Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur
(Arthur Rimbaud)
146. Un peu de blond, un peu de bleu; un peu de blanc. Pourras-tu revenir dans les soirs, ô vieux Rêve! L'Andante qui finit pare l'albe de l'Ève, Un peu de son, des parfums doux et du très lent.
(Gustave Kahn)
147. Les hirondelles au vol net Striant de leurs cris vifs l’été Ont dû se dit-on être faites Pour consoler
(Henry Bellaunay)
148. Et soudain, salubre parfum D’un navire aux joyeux cordages Qui glisse vers de frais rivages Avec ses voiles de lin brun !
(Anna de Noailles)
149. Le rubis de l’été flambe dans la rosée : sur nous la majesté du monde s’est posée
(Claude Vigée)
150. Il faut attendre l’or Atteindre le réveille-matin Le courant incertain de l’air La main Et le joyeux refrain de l’alouette
(Pierre Reverdy)