121. Sous le ciel pommelé que traverse un ange, de petites maisons isolées dorment encore, affinées par le crépuscule matinal...
(Léon-Paul Fargue)
122. été le joli mot que l’on aime en tous sens toujours le même à lire retourné
(Daniel Boulanger)
123. Je tiens ce nuage or et mauve au bout d'un jonc L'ombrelle ou l'oiselle ou la fleur La chevelure Descend des cendres du soleil se décolore Entre mes doigts Le jour est gorge-de-pigeon Vite un miroir Participé-je à ce mirage Si le parasol change en paradis le sol
(Louis Aragon)
124. (feuilles d’acacia rondes petites jaunes comme pièces de jeu de dames répandues sur un petit pavage ocre de trottoir bourgeois bordé de tamaris-lauriers ou rhododendrons (du côté de la route) collées par la pluie d’il y a une heure)
(Michel Deguy)
125. Ces heures que tous ont tenues en éventail, pleines d’honneurs et d’atouts, les voici Tombées
(Daniel Boulanger)
126. la machine à recoudre les étoiles était un vœu d'enfant
(Paul Poule)
127. L’heure prudente et une feuille sèche passaient. J’écoutais se reposer l’entourage et le bruit du jour venir au-devant. L’ombre avait peur du feu. L’étoile risquait sa petite crise claire. Une fièvre bleue sauvait la nuit.
(Léon-Paul Fargue)
128. Arbre, bocal d’oiseaux, feu de bengale entre les îles ! Le soleil fait chanter les tramways dans la ville Le ciel est un marin assis sur les maisons
(Jean Cocteau)
129. Mon augure l’a surprise dans les flammèches Botticelli de sa chemise de jour enveloppée d’odeurs
(Michel Deguy)
130. Si ça me chante : arbre le cheval Si ça m'enchante, roche la fleur Et paquebot son parfum, Et cachalot le cavalier.
(Georges-Emmanuel Clancier)