Stage 06-07 juin 2015 - Charles-Louis Oriou Sensei

Par Elsa Brouze

Pour information, les fiches de Charles-Louis Oriou Sensei auxquelles les notes suivantes font référence sont consultables au lien suivant.

STAGE DE KYUDO – LES 6 ET 7 JUIN 2015 (Kyudo Chablais)

Avec Sensei Charles-Louis Oriou

Thème de la gestion du Ki

Selon certains sensei Japonais, de nombreux Occidentaux gaspillent leur Ki en kyudo, notamment par des mouvements parasites bloquant l’expansion de l’énergie. Elle ne peut alors exploser lors du hanare=> Le but de ce stage a été d’apprendre à gérer notre ki et de le développer.

Un tir sans vigueur n’est qu’un amusement (un « tir au pigeon »)

Kai : faire un long kai en 3 phases. Selon le manuel (p. 133), garder 8 à 9 dixièmes d’énergie dans le hara.

Mettre tout en place à chaque instant jusqu’au dernier tiers du kai. Ensuite, se centrer dans le milieu du corps, s’installer dans le hara. Lâcher prise et s’emplir de pensées positives

Qualités d’un tir plein d’énergie :

- Tir centré avec un long Kai. Lorsque les flèches atterrissent sous la mato, le tir n’a pas assez d’énergie, avec un Kai trop court.

- Tsurune (son de la corde) : vif. Rien qu’au son de la corde, on peut connaître l’avancement du kyudojin.

- Tekichu : Tir touchant la cible suivant trois niveaux de complexité :

- Rappel des fiches de C.L. Oriou concernant le Tekichu :

o Toteki (débutant) : la flèche atteint la cible. Le pratiquant se concentre sur la technique pour atteindre la cible.

o Kanteki (esprit guerrier) : la flèche perce la cible. Cette dernière est vue comme un adversaire. La première étape est franchie. Le pratiquant est plus centré et maîtrise la technique.

o Zaiteki (maître) : la flèche existe dans la cible. La cible n’est plus un adversaire, unicité, l’énergie spirituelle se développe.

Gestion de l’énergie pour compenser la force physique qui décline

Au fil des tirs, la force physique décline. Le pratiquant doit compenser cela par sa force mentale. Voir le dessin sur les fiches de Sensei C.L. Oriou

Le Hanare a lieu au point où la force mentale et la force physique se rencontrent.

Comment gérer son énergie

L’énergie part du hara (tanden). Cette énergie est concentrée à 90 % dans le hara et à 10 % dans les coudes/mains. Il n’y a presque pas d’énergie dans les mains, particulièrement pas dans les doigts.

Toute la puissance de l’arc est accumulée en un seul point des mains: à la base du pouce pour les deux mains. (Symétrie du corps).

Image d’un arbre pour l’emmagasinement de l’énergie dans les branches (merci d’apporter vos précisions, mes souvenirs sont flous)

Avoir une conscience respiratoire (qui permet par ailleurs une meilleure synchronisation entre les pratiquants lors d’un sharei).

Pleine conscience : Le Ki n’est possible que si l’on est présent à ce que l’on fait. Etre dans l’ici et maintenant.

Emmagasiner tout le Ki possible dans le corps (image d’une pompe à vélo), mais le lâcher doit être très léger (images : comme un claquement de doigts pour les gants à 3 doigts / mouvement d’ouverture de quelques millimètres pour juste laisser passer la corde pour les gants à 4 doigts)

Fluidité du tir – 3 étapes :

- SHIN : vérité du tir à respecter (maîtriser la technique, respecter la discipline du kyudo)

- GYO : mélange de Shin et SO. Ne pas s’éloigner de la technique, mais l’intégrer maintenant.

- SO : tirer avec sa profonde nature

Dans son document, Sensei C.L. Oriou fait une analogie avec la calligraphie.

Lorsqu’on est perdu lors d’un tir (ou dans l’apprentissage du kyudo en général), toujours revenir aux fondamentaux, au SHIN (technique)

En Kai

Prenons un arc de 16 kg.

- Tsume : accueillir la force de l’arc, on reçoit cette pression dans les bras.

Avoir la sensation de l’énergie emmagasinée.

Sanbun no ni (三分の二)

Position durant Hikiwake où les épaules et les coudes sont alignés. Littéralement, « deux tiers » [de l’allongement].

Au niveau de la 10° dorsale : travail du dos, on rentre D10 et L3. Imaginer que le sternum et la D10 se rejoignent. Les omoplates finissent plates. On peut alors travailler sur l’allongement vers la gauche et la droite. Le poids du corps vient un peu en avant, sur les gros orteils.

Exercice pour l’allongement gauche/droite : à 3 personnes une qui lève les bras pliés au niveau des épaules à l’horizontale. Les 2 autres acolytes poussent chacun sur un coude (ils sont donc situés chacun d’un côté de la personne). La personne du milieu aux bras repliés développe son ki pour repousser les 2 autres en réalisant une légère extension gauche/droite.

- A sanbun no ni : 60% de l’énergie dans le bras, soit 12 kg

- Daisan : 30%, soit une pression de 6 kg.

- Puis l’énergie augmente jusqu’à 16 kg et même plus. Le Ki doit être déployé depuis le hara pour compenser la pression de l’arc. Pour cela, être bien ancré et déployer son énergie en croix.

Tenir un long Kai permet d’augmenter l’énergie emmagasinée en soi. On génère alors plus d’énergie que celle de l’arc.

ð Yagoro (lexique de kyudo.fr)

Point de concentration mentale et physique optimal avant la décoche. Bon moment pour lâcher. La comparaison est faite avec un verre d’eau que l’on remplit (Tsumeai), où l’on ajoute quelques gouttes (Nobiai), puis qui déborde (Hanare).

On projette alors de l’énergie entre la droite et la gauche. Répartir et trouver un équilibre. On est comme une pompe à vélo qui emmagasine de l’énergie, qui est comprimée, et qiu explose dans un deuxième temps.

Notes diverses :

Centre du corps, centre de la cible.

L’archer doit être au service de l’arc, pas l’inverse. Laisser l’arc tirer, être au service de l’ouverture et ne pas serrer. Ne pas chercher à exister.

Yazugi ( ?) : ligne de la flèche – très important (souligné par C.L. Oriou et Jean-Marc)

Tatesen – Yokosen : flèche horizontale.

Décocher horizontalement, pas en visant la mato qui est située près du sol. La flèche descendra d’elle-même.

Image d’une ouverture de bouteille – Ouvrir dans le prolongement de la flèche.

Comment mettre son gake (gant) correctement

Positionner la lanière de cuir à 1 cm de la base du pouce du gant. Lors du 2° tour, placer la lanière à la base du pouce entre le 1° tour de lanière et le pouce du gant.

Mettre le poignet légèrement arrondi devant soi pour mettre le gake. Prendre le boshi (pouce du gant) : tirer pour s’assurer que le pouce bouge librement.

Mettre du Giriko et faire crisser le gant.

Prise de l’arc

Le prendre comme si on allait tirer, fermement afin que personne ne puisse nous le prendre des mains. Idem à la fin d’un tir.

Par contre, dès qu’on commence à ouvrir l’arc, ne serait-ce que d’un centimètre, tenir l’arc avec légèreté. Il n’y plus de nécessité de serrer l’arc.

Habiki se fait avec un léger écartement des coudes. Placer sa conscience dans les coudes. Les mouvements des bras sont initiés par les coudes, pas par les mains. Aucun ki dans le bout des doigts. Le Ki est dans deux muscles de la main : Eminence Ténare et Eminence sous-ténar. Pince de crabe en 3 points (misumi): ces deux muscles et le point à la base du pouce. Rapprocher ces trois points.

Misumi no tenouchi (lexique du site kyudo.fr)

Forme de Tenouchi construite sur les « trois coins », soit la base du pouce sur le coin droit de Uchidake, et le coté gauche de l’arc sur les bases de l’index et du petit doigt.

Importance de l’auriculaire notamment pour l’ouverture de l’arc

L’auriculaire est relié au triceps et nous permet d’installer le triceps et de le rendre puissant, d’utiliser plus aisément les muscles du dos, d’où l’importance de placer sa conscience également dans l’auriculaire de chaque main ; Effectuer deux Ineri en symétrie.

Pousser sur la corde quand on ouvre l’arc

Ouvrir à l’horizontale

Quand on tire, si l’on voit le creux de sa main droite, la force est dans le biceps => mauvais tir. La paume de la main doit être dirigée vers le sol, ou bien voir le dos de sa main droite. Dans ce cas, on utilise le triceps.

2 Types de respiration

- D’après le livre de Sensei Onuma (l’esprit du kyudo), travail en apnée sur le kai. Densification du ki. Image de pompe à vélo

- D’après Pascal, expiration ténue et contrôlée. Faire monter le ki en même temps.

Ancrage : notion d’empilement (chaque os et muscle doit être mis en place)

Exercice : Pieds légèrement sur l’intérieur (2/3). Permet de ressentir l’intérieur des cuisses.

Sentir point sous la plante des pieds.

Serrer les fesses et périnée. Genoux légèrement sur l’extérieur.

Hara : inspirer puis à l’expir, imaginer que le ki sort 3 doigts sous le nombril par un orifice et qu’il nous ancre dans le sol. Ensuite, le Ki va en bas/haut, gauche/droite.

Bibliothèque de tirs

Avoir une bibliothèque des meilleurs tirs que l’on a réalisés et les garder en référence. Des débutants peuvent exécuter des tirs magnifiques, dignes de haut gradés. Chacun est en soi un archer excellent, un archer d’or, ne pas avoir de pensées limitantes car chacun a le potentiel !

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