On peut faire s’engager le siècle horloger moderne avec la création des manufactures qui fleurissent en nombre, tant aux Etats-Unis d’Amérique qu’en Suisse, de la fin de la première moitié du 19e siècle jusqu’au tournant du 20e. Les fondateurs de ces firmes horlogères quasi d’utilité publique furent des entrepreneurs, autant hommes d’affaires qu’horlogers, des managers modernes transposant à l’horlogerie la conception moderne de la manufacture et parcourant le monde pour diffuser leurs productions sans jamais négliger le prix de revient car la concurrence est toujours à l’affût. 

Qu'ils fussent Suisses, Américains, Allemands ou Français les créateurs de maisons horlogères ont en commun d’avoir d’abord donné leur nom à leurs montres, avant souvent de préférer un nom de marque déposée. Très vite, on ne posséda plus une montre mais une "X", du nom de cette marque qui, s’essayant à la publicité, s’adapta avec talent à la communication moderne et mondialisée, en soufflant sur tous les continents le nom de la marque et un message de fiabilité. 

Comment donc les hommes et les femmes du monde entier auraient-ils pu résister au besoin de disposer de l’heure individuelle pour s’insérer dans la société de travail collectif qui était la leur ? Comment échapper à la culpabilisation de n’être pas à l’heure quand tant d’instruments s’étalent dans les vitrines et les journaux, à tous les prix ? La montre du 20e siècle, instrument militaire entre les mains des soldats et des officiers, instrument de vol sur les tableaux de bord des appareils des pionniers de l’aviation, instrument de mesure dans les premières voitures,  s’invite partout, dans toutes les couches de la société, abolissant le privilège qu’elle était encore un siècle plus tôt. 

Hourconquest raconte cette épopée de la montre moderne, de la conquête de l’heure pour tous, une révolution silencieuse cadencée par le tic tac des montres et les oscillations des temps modernes.