Situation de Marville-les-Bois (Eure-et-Loir) Le village de Marville-les-Bois appartient depuis 1972 au groupement de communes Saint-Sauveur-Marville. Il se situe à cinq kilomètres de Châteauneuf-en-Thymerais (ou Thimerais), à égale distance de Dreux et Chartres. Le village, pour l'essentiel de maisons anciennes, est groupé autour de ses deux rues principales. En marge, sur le flanc est, deux propriétés traditionnellement appelées "les fermes", bien qu'il n'y en ait plus qu'une. Plus au sud, le hameau de La Touche. Le complément d'appellation, les-Bois, s'explique par la présence de
parcelles boisées au nord et surtout à l'est, (un champtier est appelé la Petite forêt), et par la nécessité de distinguer le village d'un autre village à quelques kilomètres de là, au sud de Dreux, appelé Marville-Moustier-Brûlé. Marville-les-Bois a toujours eu du mal à se situer géographi-quement. Le village appartient à la région Centre, mais la ligne de chemin de fer conduit naturellement à Paris. Sous l'Ancien Régime, il était à l'extrême pointe de la généralité d'Alençon, qui s'étendait en diagonale jusqu'à Lisieux. Les deux villages voisins de Tremblay et Le Boullay-les-Deux-Eglises relevaient respectivement des généralités d'Orléans et de Paris. Au dernier recensement (2011) la population totale de Marville s'élevait à 374 habitants, soit à peine plus qu'en 1700. L'habitat ancien remonte pour l'essentiel au XIXème siècle et le village, sans rien renfermer de remarquable, a tout de même conservé une certaine unité architecturale. Rien de remarquable? en fait si. L'énigme du château Comme pour beaucoup de nos villes et villages, le plus intéressant, du point de vue culturel, réside dans ce qui est perdu. La rumeur courait, d'un château disparu dont personne ne pouvait indiquer l'emplacement avec certitude. La littérature est pauvre, sur le passé du Thymerais, et plus encore d'un village toujours resté en marge de l'histoire. Seul Edouard Lefèvre lui consacre en 1849 quelques Le
troisième paragraphe est évidemment celui qui nous intéresse. Il donne
des informations précieuses, quoique incomplètes: il s'agit de
Gaspard-Louis Rouillé d'Orfeuil, de Châlons-en-Champagne; ou inexactes, telle la date de
1795. Deux ans de recherches nous ont conduits aux Archives
départementales d'Eure-et-Loir d'abord, et à la Médiathèque de Chartres. Puis à Paris:
Archives nationales, Bibliothèque historique, Bibliothèque nationale de
France. Aux Archives départementales de la Marne,
de l'Oise, de l'Aisne, de l'Orne. Au musée des Beaux-Arts de Dijon et
jusqu'aux Archives communales de Parme. C'est dire qu'une des difficultés a résidé dans l'éparpillement des documents, consécutif à l'imbrication des bailliages, seigneuries, élections, dans le fait que les seigneurs ne faisaient, pour les ventes, confiance qu'aux notaires parisiens. Il nous est arrivé souvent de découvrir qu'un document essentiel se révélait introuvable, ou illisible, ou très endommagé par l'humidité. Nous avons surtout souffert du manque de cartes et de plans. Si Marville apparaît sur certaines cartes anciennes et générales, telles les cartes de Jaillot pour l'acqueduc de Maintenon ou de Cassini, la carte précise la plus ancienne de Marville, le cadastre napoléonien, ne date pour notre commune que de 1818. Détail d'une carte de Jaillot (début XVIIIème siècle). On notera l'altération des noms et les symboles conventionnels: la croix désigne une paroisse, le drapeau signale un château. 3. Du château au village Cette recherche, une fois posés les premiers éléments, a bientôt pris la forme d'un jeu de pistes, d'une enquête presque policière, pleine d'attentes, de déceptions, de surprises, enquête toujours passionnante et rebondissante. Le projet a fini par déborder son cadre initial. Car sous l'Ancien Régime le château, l'église et le village sont étroitement liés. Le, ou plutôt les châteaux identifiés, localisés, le village nous a appelés à son tour, les siècles ont demandé à revenir à la vie. Le curé, le tabellion, les laboureurs, cardeurs, drapiers drapants, bergers, cabaretiers, journaliers se sont relevés des registres paroissiaux, des rôles de tailles et des audiences de baillages où leurs noms dormaient. Le village retrouvait son passé. Soyons modestes: un peu de son passé. Des périodes entières nous échappent. Où trouver des renseignements sur Marville pendant les guerres avec le royaume anglo-normand, pendant la guerre de Cent Ans, époques où presque personne ne savait écrire? Pourquoi écrire sur un village où il ne s'est rien passé de mémorable? Car le passage d'une troupe de mercenaires, le saccage d'une église, l'incendie d'un village, le massacre ou la fuite de ses habitants relevaient alors de la vie ordinaire. Il ne suffit pas que ces documents aient existé, il faut qu'ils se soient conservés à travers tant de siècles, qu'ils aient résisté victorieusement à l'humidité, à l'appétit des insectes, aux fureurs révolutionnaires, à l'indifférence, pour arriver dans des Archives publiques, disponibles à la consultation. Et même quand nous les trouvons, ils ne nous révèlent parfois que bien peu de chose: un acte notarié officialise une vente, il n'a pas à se prononcer sur les motifs de cette vente. Il a souvent fallu procéder par recoupements, analogies, déductions pour deviner ce que les documents ne nous disaient pas. Salle de lecture des Archives nationales Le site et le livre Ayant fini de rassembler les informations qui nous étaient aujourd'hui accessibles sur Marville, nous nous sommes intéressés à Saint-Sauveur, commune associée. Nous en avons tiré la matière d'un autre site, saintsauveur28, accessible par le menu en haut à gauche de cette page. L'étude de la commune est donc terminée, en ce qui nous concerne. Il ne restait plus, comme on nous le demandait depuis longtemps, qu'à reprendre toutes ces données et les publier. Le livre existe désormais, il est disponible aux points de vente suivants: Librairie L'Esperluète, Chartres Librairie La Rose des Vents, Dreux Maison de la Presse, Châteauneuf mairie de Saint-Sauveur-Marville 132 pages couleurs, 25 € |