RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
21 Septembre 2018
Sujet libre.
Rappel des règles de fonctionnement du groupe :
- Respect de chacun.
- Bienveillance
- Ecoute attentive.
- Confidentialité absolue des échanges.
J’ai poussé la porte du Docteur Brette pour avoir un secours pour mon problème d’alcool et, en sortant, j’ai senti que j’avais déjà gagné beaucoup !
La semaine dernière je vous faisais part de moins de joie dans mon abstinence. Le fait d’en avoir parlé et d’avoir eu une semaine pleine d’activités m’a soulagé !
J’ai 63 ans, j’ai commencé à boire vers l’âge de 20 ans puis plus rien…C’est une addiction sporadique de 24h…A la sortie je me culpabilise, j’ai honte et je coupe mes relations sociales. Mauvaise gestion de mes émotions…
« L’alcool est un dissolvant universel et légal » (Pascal du groupe), dissolvant la vie sociale, l’estime de soi, la santé, le foie, la mémoire etc….
Le fait de consommer de l’alcool permettait d’échapper à la réalité ! Il faut tout le temps rester vigilant pour ne pas retourner à l’ancien système.
L’envie de ne pas faire vivre ça à mes petits enfants.
Le groupe de parole est devenu une obligation pour moi, comme le suivi au CMP avec une infirmière psy.
Pendant 34 ans je n’ai pas touché à une goutte d’alcool !
J’ai un alcoolisme en dents de scies ça se passe sur un seul jour et à la bière. J’ai voulu savoir pourquoi, qu’est-ce qui déclenche ces moments-là, quelles pensées, quelles émotions. Double peine : alcool + honte pour soi même et pour les autres ! Ces crises pourraient se rapprocher si je continuais comme ça !
La réponse que nous apportons au « craving » doit être immédiatement efficace pour apaiser cette envie violente. Nous avons plusieurs actions simultanées à apporter, chacun sa méthode.
La consommation appelle la consommation !
La survenue d’un épisode ou de plusieurs épisodes de craving doit être considérée comme normale et on doit s’y préparer pour savoir faire front.
Maintenant, j’ai desamis qui m’aident à m’en sortir !
Mon amie m’a dit : « si tu ne t’en sors pas, je ne resterais pas » et je ne veux pas la perdre !
Il faut réapprendre à vivre sans alcool. C’est une très belle activité d’arrêter de boire ! L’abstinence se savoure, mais il ne faut pas croire que ce soit facile…
Ce qui m’aide c’est que je n’ai plus envie d’être celui que j’étais avant.
Quand je buvais, je ne voulais voir personne, maintenant j’ai trouvé quelqu’un et j’ai peur de la perdre !
Je ne sais comment le dire à la personne que j’ai rencontrée ! Trop de cachets, trop d’alcool et on se sent complètement perdue !
Je ne me faisais pas confiance de rester seulement une semaine hospitalisée pour régler mon problème, du coup j’ai demandé une postcure.
La postcure : on peut s’y fabriquer une boite à outils pendant les six semaines
Que ça dure.
Je vis tout seul depuis mon divorce et je n’accepte plus la solitude ! La solitude augmente la consommation d’alcool.
J’ai des projets : je vais m’occuper de moi ! Je n’ai pas d’envie particulière maintenant ! On se néglige quand on boit !
La clef c’est moi qui l’avais en moi !
La solution passe aussi par le regard des autres, les phrases qu’on entend « tu devrais arrêter… ». Tu n’es pas tout seul à avoir la clef, la Société a peut-être le reste de la solution (mais les autres peuvent-ils changer d’attitude à notre égard ?).
Le groupe de parole est très important pour moi dans ma boite à outils !
On n’a plus de souci d’apparence (bouteilles visibles, haleine, rougeur du visage, négligé vestimentaire, hygiène corporelle défaillante etc…)
Nous aussi, les accompagnants il faut qu’on soit acteurs !
A la fin, le cannabis m’empêchait de dormir, j’avais l’impression d’être dans un monde de fous, alors que le fou c’était moi !
Fin