RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
22 mars 2019
Se libérer comment ? et de quoi ?...
Toute addiction a comme premier résultat une perte de liberté !
J’ai eu deux addictions : une première à l’alcool et une autre au tabac. La première est réglée, la deuxième est en cours de règlement ! Pour le tabac j’ai retrouvé un certain volant de liberté, tabagisme occasionnel et modéré !
Quand je buvais de l’alcool, dès le matin, j’avais l’obsession d’avoir surtout assez de produit pour satisfaire mon addiction.
Les conséquences comme ne pas pouvoir prendre sa voiture ou avoir un retrait de permis de conduire sont une perte de liberté de circuler et d’autonomie !
Ce qui est au bout de la route est une totale libération de ce qui était devenu une contrainte !
On se libère de soi même et de son passé concomitamment au fait de se libérer de l’alcool.
Mon but c’est d’aider au maximum les autres à s’en sortir !
Au point de vue de la liberté, je vis de plus belles choses depuis que je me suis libéré de l’alcool.
Pancréatite aigüe en septembre puis sevrage et au bout de cinq mois d’abstinence j’ai repris une bière… Après, il faut rattraper le temps perdu !
Se libérer des règles de vie liées à notre passé ! On passe toute sa vie à faire le ménage et aussi à faire le ménage des autres ! Retrouver la liberté d’une vie choisie !
Comment ? Forcément avec les autres et avec leur aide sinon c’est très dur et très fragile. C’est pourquoi le groupe est très important parce qu’il libère la parole ! Quand on ne dit pas les mots qu’on a sur le cœur ça nous « bouffe » !
Ne pas parler à son partenaire c’est le laisser à la porte… Ne pas parler c’est laisser les autres à la porte.
Une bière la veille, trois le lendemain et ç’est relancé…
Il y a aussi la culpabilité par rapport aux autres et à ce qu’on leur fait vivre !
J’ai arrêté de fumer il y a dix ans et ça ne pas demandé un gros effort personnel ! Pour l’alcool, cela fait cinq semaines, là c’est un peu plus difficile surtout le soir !
Maintenant, chaque soir je me dis que c’est une petite victoire de plus.
Il n’y a pas de libération sans reconnaissance de cette maladie, l’addiction, qui nous tombe dessus ! Vient un moment où l’on inscrit dans son cursus « je suis victime », à partir de là on a la volonté de s’en sortir !
Un travail pour se débarrasser de cette souffrance perpétuelle ! Cette addiction venait de très, très, loin ! Je mettrai le temps qu’il faudra pour me libérer.
Ça va faire cinq ans que j’ai arrêté de boire de l’alcool Je ne me suis jamais projetée dans le temps. J’ai appliqué le 24h/24h, semaine après semaine. J’applique PHARES qui était vraiment un phare pour moi !
Au début, j’ai mis plusieurs balises en place (addictologue, groupe de parole, suivi psy.). C’est une question d’habitude, plus on s’habitue à ne pas boire d’alcool plus ça devient facile. J’ai cinq ans sans alcool au compteur et je me suis prouvée à moi-même que je pouvais bien vivre !
Ce qui m’ennuie c’est que la cause qui m’a rendue addicte, n’est toujours pas réglée ! Il faut avoir de bonnes raisons de ne pas retoucher au produit !
Je passe de meilleures soirées sans cannabis ! Mais je ne me suis pas encore séparée de mon costume de toxicomane parce que je crois qu’il me plaît encore !
Mon travail m’a beaucoup aidée à arrêter de fumer (poudrerie) mais j’ai divorcé et j’ai commencé à boire.
Moi, je trie dans les habitudes. J’ai toujours la peur de quelque chose. Maintenant je parle de tout librement.
Mon mari fume comme un pompier et mon fils mange trop et moi j’ai un problème d’alcool ! J’ai remplacé le tabac par l’alcool, j’ai l’impression d’avoir comblé un vide. Ça m’ennuie de voir qu’ils ont compris qu’il me fallait de l’aide, ils ont jeté tout l’alcool qu’il y avait à la maison ! Je leur ai dit que c’était une maladie pas une histoire de volonté.
D’abord instaurer un dialogue car pas d’amélioration possible si on culpabilise l’autre !
Le groupe de parole c’est le meilleur médicament !
J’ai été arrêtée par les gendarmes. Comme peine : ma voiture est équipée d’un éthylotest anti-démarrage.
Pour me libérer j’ai commencé à m’enfermer. Ça va un peu mieux et au bout de six ans, j’ai ma famille, le groupe de parole. Je ne suis pas tout à fait libre encore. Je ne sais pas pourquoi j’ai bu, mais je sais pourquoi j’ai arrêté de boire !
FIN