RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
31 janvier 2020
Quelle est votre expérience de la solitude ?
Que vient-on chercher au groupe de parole ?
Solitude sans alcool ou avec alcool ?
La solitude est quelque chose de personnel ! J’aime bien être seule de façon générale. La solitude peut être saine ou maladive… Des choses qu’on met en place pour se sortir de chez soi : par exemple ne plus fréquenter les mêmes personnes.
Faire une sorte de sacrifice d’un produit, de certaines personnes, faire une sorte de deuil… Donc, pour moi, il y a un certain sacrifice à faire. On sacrifie des choses dans sa vie pour se protéger. Dans un endroit clos, avec des personnes qui boivent, je m’embête rapidement !
C’est une solitude que j’ai éprouvée justement durant les fêtes où je me suis rapidement retrouvé seul au milieu de personnes qui buvaient. C’était un vrai décalage…
Il y a à la fois un deuil mais aussi une certaine satisfaction, ma petite fille m’a dit « Papy, toi et moi, on est les seuls à ne pas boire d’alcool ! » et ça fait plaisir !
C’est à partir du deuil qu’on commence autre chose. On fait un deuil y compris dans les relations sociales.
Une abstinence si elle n’est pas heureuse ne réussit pas !
Je croyais que je pourrais y arriver tout seul (à l’arrêt de l’alcool), en fait, seul, on est mort !
Quand je n’ai plus eu de relations sociales (retraite), je n’avais plus de « compagnons de beuverie »… La solitude c’est aussi ignorer les autres.
Je buvais seul, ma solitude était devenue pathologique avec évitement des autres et non perception des autres !
On peut être deux et être quand même seul !
Moi je suis seul en ce moment, ma femme est partie en visite dans sa famille et je craignais vraiment cette solitude mais j’ai pensé au groupe. Le fait de savoir que j’allais me retrouver seul à partir d’une date précise a fait s’allumer au rouge tous mes voyants.
J’ai rencontré quelqu’un qui buvait et je suis tombée dedans sans m’en apercevoir. Moi, personnellement, je buvais seule. Maintenant j’essaye de me donner des objectifs pour me sortir de chez moi.
Moi c’est la première fois que je fais un « craving » du groupe de parole ! En fait, on a besoin d’un groupe, seul on est mort !
J’ai fait pas mal de cures ici, à Fronton, etc… jusqu’à ce que je me fasse une fracture des cervicales.
Je n’ai rebu qu’une fois mais j’ai tout recraché dans le lavabo.
Le passé, je l’ai vécu tout seul avec le soir ma bouteille comme compagne. La solitude c’est bien mais la vie à deux c’est mieux !
Pour la solitude, moi ça ne me dérange pas, j’aime me retrouver seule même si je suis mariée. L’alcool me manque quand même. Je me dis « il faudrait que je m’achète une bouteille ! » mais je me dis aussi « c’est bête de revenir en arrière ! ». Il faut que je me résigne à me passer de bouteille.
Pour moi on est seul de la naissance à la mort, on est, dans la vie, face à ses propres décisions, face à des choix que l’on ne peut faire que soi-même, personne ne peut les faire à notre place.
Tout est plus pénible, plus douloureux quand on est dans l’alcool, quand on en sort, on doit refaire sa place naturelle dans la famille, dans la société, parce que la nature ayant horreur du vide, notre place a bien souvent été occupée par quelqu ‘un d’autre.
Moi, j’ai bu en cachette, seule. Maintenant j’arrive à en parler aux gens. Le groupe de parole est le meilleur remède !
Pour moi, la solitude a été voulue car la vie en couple me détruisait. J’ai profité de neuf mois d’hospitalisation pour justement préparer ma solitude.
L’alcool a été pour moi un cercle vicieux : perte du permis de conduire qui m’a fait perdre mon boulot puis ma compagne s’est « barrée » donc je dois de nouveau me sevrer. Il y a un an j’avais déjà fait un sevrage mais cela n’avait duré que trois mois.
L’alcool me séparait même à l’intérieur du couple. On est toujours seul face au produit, ce n’était pas les personnes qui manquaient autour de moi… Écouter les autres est très appréciable car l’on ne se sent plus seul.
La solitude a été un outil pour consolider les choses et faire le deuil des anciennes habitudes et de l’ancien relationnel.
Il y a deux sortes de solitude : quand je travaillais, je n’étais pas seul mais il me fallait l’alcool. Après, j’ai retrouvé une autre forme de solitude très positive, celle qui m’a fait retrouver ce que j’avais avant.
Un jour j’aimerais bien comprendre pourquoi j’ai commencé à boire. Bientôt trois mois que j’ai changé et mon mari est content !
Tant que vous êtes en sevrage, préparez votre sortie. Achetez vous une bonne paire de chaussures de randonnée et allez marcher. Si vous êtes insomniaque, visitez le site internet « On s’aide ».
Je me suis aperçu que face à la bouteille j’étais seul, même avec ma compagne. Je partais avec ma bouteille devant la télé. On est toujours seul face à un produit.
Ce qui m’a aidé ici c’est que je sais que je ne suis plus tout seul. Au début j’avais un peu peur du groupe.
J’ai connu trois sortes de solitude : la solitude par abandon, la solitude dans l’alcool puis aujourd’hui la solitude que j’ai choisie.
On n’est pas obligée d’être addicte pour se sentir seule. Dans une foule aussi on peut ressentir une solitude atroce !
FIN