RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
Vendredi 6 novembre 2020
J’ai frôlé la mort il y a 3 mois ½. J’ai eu une pancréatite aigüe, je suis resté 1 mois ½ dans le coma puis j’en suis revenue. Je recommence à marcher et à me servir de mes mains.
Au 1er groupe de parole, j’ai dit : « Je suis alcoolique. » On m’a dit : « Non, tu es malade de l’alcool, c’est différent. »
De revenir aux séances du groupe de parole, ça me permet de me rappeler d’où je viens pour ne pas risquer d’y retourner.
J’étais fortement dépendante parce que je recommençais toujours à consommer même après 2 mois d’efforts pour ne pas boire.
Je veux absolument continuer à aller dans un groupe de parole et avoir un suivi en plus.
Je vais essayer de trouver une stratégie (systématique) alternative, apaisante qui me permettra d’éviter de reprendre les produits dangereux.
Je vais privilégier une pratique sportive accessible.
Je fais encore des rêves dans lesquels je bois de l’alcool. C’est mon cerveau, mon subconscient qui m’en parle encore ! Ça me rappelle que j’ai toujours ce problème, moi.
Mon compagnon m’a dit : « Maintenant tu n’es plus « l’autre ». Je t’ai retrouvée. »
Pour moi le groupe de parole c’est important. Je sais que c’est un moment où je vais m’occuper de moi. Je vais y repenser après, à ce que j’ai entendu. Ça va me donner des idées pour affronter le moment où on m’offrirait un verre… Je pense même quelques jours avant à ce que je vais dire à la prochaine réunion.
Pour moi, c’est le seul endroit où je peux me confier à des « pairs », des gens qui sont comme moi, donc qui pourront me comprendre. C’est le seul endroit où je peux me confier. Avec quelqu’un de proche, qui a subi le problème, l’impact n’est pas le même.
Ici, on a un dialogue d’expérience. On sait de quoi on parle. On a parfois vécu les mêmes situations.
Il y a des tas de gens qui n’arrivent pas à reconnaître qu’ils ont un problème avec « ça », l’alcool en particulier. Ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi un seul verre ne leur suffit pas.
Pour moi c’est important. C’est une piqûre de rappel. Moi, c’était du vin bon marché. On m’aurait donné une bouteille à plusieurs centaines d’euros, je n’aurais pas fait la différence.
Cela va faire 2 ans que je ne bois plus une goutte d’alcool. Et je viens avec plaisir et régulièrement au groupe de parole. Ça me permet de m’échapper de chez moi une heure ou deux.
Il m’arrive souvent de repenser à ce qu’on a dit durant la semaine et ça m’aide.
Quand ma femme m’a quitté, là, ça m’a fait réfléchir.
Quand j’ai du stress, maintenant, je me mets à écrire.
Ce qui m’a sauvé, c’est l’écriture. Et maintenant je lis beaucoup, à nouveau.
Fin