Peut-on se libérer du regard des autres et de notre mauvaise image liée à notre problème d'alcool passé?

14 décembre 2018

Peut-on se libérer du regard des autres et de notre mauvaise image liée à notre problème d’alcool passé ?

L’addiction est enregistrée dans ton cerveau.

Ce que j’ai fait, en situation dangereuse, avec des offres d’alcool, c’est d’en faire abstraction.

La manière de rentrer dans l’alcool est différente pour chacun. Celle d’en sortir aussi !

L’existence des circuits de la récompense cérébrale est une évidence en termes scientifiques… (avancées des neurosciences) avis du docteur Brette.

(comportement avec ou sans prise de produits contenant une ou des substances psychoactives telles que l’alcool (éthanol), tabac, TMC, Benzodiazépines.

L’alcool fait dire ou faire des choses dont on ne se souvient plus forcément après.

On abusait de notre gentillesse, de notre vulnérabilité, dans cet état là on ne se défendait même pas, on nous faisait porter le chapeau pour un peu tout, on nous jugeait.

Par définition les choses sont impermanentes ! C’est un combat permanent, du moins une vigilance, c’est mental, il faut s’accrocher !

Pour moi, en ce moment, c’est un combat !

C’est énorme d’avoir une épaule sur laquelle on puisse s’appuyer.

Je le fais d’abord pour moi : je marche, je fais plein de choses que je ne faisais plus avant, en un mot, j’ai changé !

Pour me libérer du regard des autres, j’ai quand même mis quelques années, à peu près trois ans, avant que ma famille ait un peu plus confiance en moi… Pourquoi ? Parce qu’avant on faisait des bêtises. Je me suis libérée successivement du tabac, de l’alcool et des Benzodiazépines.

Il y a des journées de ma vie dont je ne souviens plus, il parait que j’ai insulté tout le monde il y a onze ans !

On voit passer du monde ici, au groupe de parole, les gens qui sont passés ici on pourrait les loger dans un grand amphithéâtre !

C’est jouissif de compter les jours, c’est une délivrance, une renaissance même !

Un regard des autres (pas forcément bienveillant) c’est « Il a arrêté de boire, celui-là ? », beaucoup sont incrédules !

Je satisfais mes autres envies et ça me rend plus tranquille !

C’est l’image de quelqu’un qui est beaucoup plus heureux qu’avant, et j’en fais profiter les autres…

Privilégier le regard que l’on porte sur soi, il n’y a pas photo, on est beaucoup mieux qu’avant dans l’alcool !

Le groupe est le seul endroit où je peux dire ce que je viens de dire. Quand on ne prend plus d’alcool, on prend de l’assurance.

Le regard des autres, j’en ai rien à foutre, ce que je vois c’est le chemin parcouru depuis cinq ans1/2… L’alcool c’est un suicide, c’est tout !

Pour moi, l’alcool n’était pas un suicide mais un appel à l’aide…J’ai dû couper les liens avec mes parents. Ma famille n’a jamais compris que j’étais malade de l’alcool, ils préféraient dire que j’étais alcoolique, ils me jugeaient.

Je pense que oui, on peut se libérer du regard des autres !

Depuis que je sais que l’alcoolisme est une maladie, j’ai avancé. Je fais attention à un peu tout : à une amie qui tient un bistrot, je ne vais pas la voir à une certaine heure….

Il faut savoir aussi remettre ses enfants à leur place, ils peuvent se servir de « ça » pour nous enfoncer.

Je sais que ça parle derrière mon dos mais on ne peut pas me reprocher une moindre qualité de mon travail

Ici on me connait trop, partout, j’envisage de partir ailleurs mais je me demande si ce n’est pas un peu fuir ?

Pour moi, c’est difficile de se libérer du regard des autres.

Ça va faire bientôt un an que j’ai arrêté mais ma famille me considère toujours comme alcoolique. Je vois toujours comme ils sont soupçonneux, comment ils me regardent tous….

Moi je partais avec mon pack de bières le matin, ça m’aidait à travailler à l’époque.

Le pavillon « Clérambaut » à St.Lizier et pour la postcure, Fronton, ça m’a vraiment sauvé ! Je me suis remis à la poésie comme quand j’étais adolescent…

J’ai bien vu que les autres m considéraient comme un poivrot !

Soutenir le regard des autres n’est pas réservé qu’à ceux qui souffrent d’une addiction, par exemple on peut avoir une fratrie envahissante.

Le travail que l’on a à faire tous c’est de restaurer le regard que l’on porte sur soi-même, et ça, ça ne dépend pas des autres !

Parfois on ressent des choses comme difficiles et on croit qu’on est tout seul à les ressentir comme ça.

Quand on se libère d’une addiction il y a une résolution à prendre de façon permanente : résister à l’envie de reprendre de l’alcool.

Il faut savoir se pardonner un petit peu. Il y a des regards bienveillants et ceux-là, on les garde !

Fin

Remarques :

- Le « craving » : envie irrépressible de reproduire un certain comportement comme boire un verre d’alcool, fumer une cigarette ou un joint, prendre un cachet etc…

- « Les Cèdres » : clinique polyvallente dont une grande partie des lits est consacrée à la psychiatrie et à l’addictologie.

-Le « Château de Longues Aygues » à Nègrepelisse (82), la clinique « La Recouvrance » à Fronton (31) sont des centres de postcures en addictologie.