RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
27 Novembre 2020
Ça a été plus compliqué au bout d’un moment : on est stressé et peut-être qu’on a tendance à oublier le « danger » au bout d’un certain temps !
On ne peut pas forcément y arriver tout seul : j’ai pris rendez-vous avec mon généraliste, puis le psychologue puis l’addictologue… et je me suis repris en main.
Le groupe de parole peut-être très important et c’est pour ça que je viens ce soir !
Pour moi, les réunions c’est une béquille même si c’est pas évident au début…
Ça fait deux mois que j’ai changé mais j’ai un travail personnel à faire sur moi-même.
J’essaye de ne pas trop calculer mon temps d‘abstinence mais je sens que j’avance dans ma découverte de moi-même.
J’apprends à me connaitre : c’est un tout et je n’ai pas envie de revenir en arrière. Je me suis fait très peur !
Le temps est un allié, oui, mais il faut être très prudent. J’ai arrêté l’alcool depuis plus d’un an et demi et le tabac depuis huit mois. Après le sevrage à l’hôpital j’ai enchainé avec une postcure pour consolider.
Au début, le temps était un allié et je me sentais plus forte. Je n’ai pas pensé que tout était gagné. Il faut rester prudent, vigilant, tout le temps !
Des leçons à tirer ? la prudence et la vigilance continuelles et à vie même !
Abstinent depuis presque huit mois…
C’est compliqué dans la famille car l’alcool est là, mais je résiste !
Pas envie de lâcher au bout de huit mois !
Je suis arrivée ici il y a de cela six ans et demi. Je me suis libérée de l’alcool et des Benzodiazépines que je consommais comme des « Smarties ».
J’ai un suivi par une psychologue à l’ANPAA.
Je ne m’interdis rien mais je reste hyper-vigilante ! C’est vrai que j’ai peur de la rechute.
Je me rappelle de ce que j’ai vécu dans l’alcool et les médocs…Je n’avais plus de logement, je conduisais alcoolisée… C’est un enfer que je ne veux plus vivre !
Le temps est mon allié, alors là carrément ! Mais ce n’est pas parce que le temps passe que je baisse la garde.
Avoir peur m’aide beaucoup. La peur est un moteur qui nous aide à consolider !
Un entourage qui nous fait confiance, on n’a pas envie de casser ça !
J’ai appris à être gentille avec moi-même, je n’ai plus besoin de me faire du mal pour comprendre les choses comme avant !
En étant abstinent on devient bienveillant avec soi-même !
J’ai de moins en moins envie de m’égarer dans des voies sans issue.
Ça fait huit mois que j’ai arrêté : polytoxicomane avant…J’ai repris une bière mais je me suis arrêté là ! J’ai parfois la nostalgie des gens de la rue…
C’est aussi une nouvelle identité à se reconstruire dans laquelle tu as du mal à te reconnaitre !
Dans les mois qui suivent notre changement, avoir envie du produit, c’est hyper banal ! Par contre ce qui n’est pas banal c’est d réussir à résister à cette envie.
Se valoriser soi-même, ça s’apprend. Apprendre à valoriser le fait qu’on a résisté à l’envie…
C’est bien d’être très honnête et de dire à l’autre qu’on a envie de consommer !
Je me suis rendu compte que mon problème c’est mon fonctionnement.
Question « Qu’est-ce qu’on gagne à s’emmerder comme ça, avec cet effort à perpétuité de non consommation de certains produits ? »
Je me dis : quatre ans, ça fait quatre ans que j’ai été hyper vigilant !
Ce que j’ai gagné, moi, c’est la liberté
Je me sens en meilleure forme physique !
L’estime de soi qui grandit.
Le regard des enfants qui change !
Je suis en forme le matin, je peux faire des choses.
Elle a peut-être eu peur que je rechute mais elle ne me l’a pas dit !
On regarde le passé en spectateur à partir d’un certain temps.
Il faut régulièrement passer en revue tout ce que l’on a gagné depuis le début du changement !
La première actrice de mon bonheur c’est moi-même !
Treize ans ; j’ai fait des efforts et j’ai tout quitté !
Refais-toi une vie comme tu en as envie !
Avoir un animal de compagnie c’est une aide aussi !
FIN