RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
8 janvier 2021
J’étais confinée avec un petit groupe, la période de confinement pose quand même problème.
La durée c’est la durée et ce n’est pas synonyme de réussite…Pendant quatre ans j’ai eu des tentations.
C’est la fois, il y a quatre ans où je me suis dit : « C’est fini, c’est fini, il faut faire sans ! ». Aussi j’étais entouré de personnes compréhensives et ça aide.
Rien à faire de la fin du calendrier, je n’aime pas les résolutions de début d’année ! Ou alors, comme d’habitude la résolution de continuer à ne pas boire parce que ça en vaut la peine.
Il y avait un vin italien pétillant sur la table du réveillon…J’ai bu autre chose, la bouteille est restée quelques jours dans le frigo et j’ai demandé à mon épouse de finir le fond qu’il restait.
Moi, cela fait 6 ans ½ que je suis rentrée à l’hôpital pour le sevrage de l’alcool et pendant une année je me suis sevrée de benzodiazépines, progressivement. Je suis entrée en postcure, dans un deuxième temps, au bout de deux mois et je ne le regrette pas du tout ! Ça m’a servi de faire un travail en profondeur pour voir comment je fonctionne. Je n’étais pas encore sevrée des benzodiazépines à ce moment-là…. Ce qui me mettait le plus en danger face à l’alcool c’était la difficulté à bien gérer mes émotions, à cette époque même avec les benzodiazépines tout me stressait !
Ce qui a fait le déclic pour moi : j’avais une fille de huit ans dont je devais m’occuper, j’étais dans une situation sociale extrêmement précaire, j’avais des « black-out » et clairement j’ai eu peur de mourir, un jour de ne pas me réveiller !
On m’a dit durant la grande réunion au début du séjour en posture « C’est vous qui allez trouver vos solutions, vous allez vous fabriquer une boite à outils personnelle pour vous en sortir ! ».
Pourquoi je reviens au groupe de parole ? Parce que j’en ressens le besoin et, en ce moment, je me sens de nouveau fragile….Je me suis dit « hop là, tu y vas, tu sécurises ! ».
On sait qu’on peut revenir au groupe quand on veut. Dès qu’on a un coup de blues ou qu’on commence à douter, on y revient au groupe.
Moi je me sens tellement mieux depuis que j’ai arrêté l‘alcool et les benzodiazépines que j’ai envie de le partager.
Pour moi pendant toutes ces années c’est toujours une situation à risques, je reste attentif.
C’est encore mieux qu’avant parce qu’on a l’expérience de la chute, l’expérience de l’impasse et ça c’est un sacré plus dans la vie.
On n’a pas de comptes à rendre, d’explications à donner ou à s’excuser de ne pas boire d’alcool. Ça ne va pas me gêner d’arriver avec ma bouteille de coca zéro ou de pago citron vert .
Enfant, je n’arrivais pas à m’expliquer correctement, j’étais bloqué avec les autres… Je me suis aperçu après trois verres d’alcool que ça allait mieux par miracle … C’est comme ça que ça a commencé…
A St. Girons j’ai trouvé une psy. qui m’a vraiment ouvert les yeux. Puis j’ai fait une postcure de six semaines et depuis trois ans ça tient.
J’ai trouvé d’autres échappatoires que l’alcool : je lis beaucoup et j’écris. Si vous avez une passion, ça aide beaucoup, vraiment !
Résolutions : m’occuper de moi et aussi arrêter de me faire bouffer par les autres !
Quand on arrête l’alcool on cherche à se faire plaisir autrement, par exemple les achats compulsifs…(mais le banquier nous freine rapidement !).
Se mettre dans la tête que l’on n’est pas seule.
Je me suis sevrée successivement du tabac, de l’alcool, des benzodiazépines, la dépression m’a obligée à chaque fois de faire trois mois en psy. Tapez sur google « On S’Aide », c’est un forum et c’est un bon outil pour s’en sortir.
Un an et demi que j’ai arrêté l’alcool, j’y ai laissé mon permis de conduire après un accident de voiture. J’ai été très motivée pour m’en sortir. Ma résolution : continuer à être abstinente et repasser mon permis de conduire.
FIN