RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
25 Août 2019
Comment faire tenir son effort de non reprise d’une consommation dangereuse ?
Je n’ai rien perdu dans cette histoire mais je me suis fixé comme un défi d’arrêter ma consommation d’alcool !
Le yoga, les bénéfices de l’arrêt d’alcool, une psychothérapie (suivi psy.) : tout ça m’a permis de tenir ma première année « sans ». Je me suis mis dans la tête que j’étais « allergique » à l’alcool, du coup comme je ne suis pas masochiste, je n’en n’ai pas repris !
Je n’ai changé ni de mari ni de maison, mais j’ai ajouté des choses : « mes outils » pour pouvoir maintenir mon effort qui fût surtout un effort de vigilance.
Ma psy a mis le doigt sur un trait de ma personnalité : je suis quelqu’un qui fait toujours les choses à fond, qui est « excessive » comme on dit ! Donc je savais que c’est zéro alcool à vie ou rien !
Je voudrais dire combien le groupe de parole est important pour moi : on vient y chercher de l’aide et on aide les autres comme on a été aidé à une époque !
C’est très dur pour moi, je suis sorti d’une clinique il y a 4 ou 5 jours… J’étais tombé, en sang…Marigny (clinique psy) mais le résultat a été décevant. Le moyen d’avoir une grosse aide….. A la sortie de la clinique ma femme m’a mis des barrières, mais j’ai replongé.
A l’époque je me disais « maintenant je peux m’autoriser un verre ! » et, en fait dès qu’on a remis le nez dedans c’est foutu !
Les mois de juillet et d’Août ont été difficiles pour moi car baisse des activités associatives… Je me suis retrouvé avec des tentations plus importantes par rapport à l’alcool. Ça fait 4 mois que j’ai arrêté de fumer et ça tient ! Le fait de supprimer une addiction pousse à en reprendre une autre, le temps ne fait rien à l’affaire !
L’alcool, je ne le supporte plus maintenant. Est-ce lié à l’âge ? L’envie d’alcool est une pulsion et une satisfaction, c’est ce qui me piégeait ! Ce qui va bloquer mon plaisir d’alcool c’est de savoir que je vais sacrifier le plaisir de « fonctionner » normalement…que je vais décevoir la personne avec laquelle je vis.
Abstinent par choix depuis un peu plus d’un an et c’est encore un peu dur de tenir, on doit rester vigilant, là je pense à moi. Les autres qui ne sont pas passés par là-dedans, qui ne sont pas arrivés à cette situation de dépendance, ne peuvent pas comprendre l’effort que l’on fait !
J’ai ralenti le travail pour pouvoir y arriver. Je suis agriculteur. J’ai décidé d’arrêter parce que j’avais tenté de me suicider !
Depuis, je me suis remis à des occupations que j’avais abandonnées depuis l’adolescence : lire, écrire des poèmes. J’ai écrit « Les jardins de Morphée » que l’on peut lire sur le site internet du groupe et je vais vous lire « Traumatisé » …
Retrouver quelque chose que l’on a plaisir à partager avec les autres et avec soi-même… La désinhibition, il faut la prendre sans alcool. Il faut remplir son inactivité par quelque chose, pour moi c’est les tisanes !
Si la réponse face au manque est toujours la même, elle va remplacer le tabac ou l’alcool.
Plusieurs années que j’ai arrêté de consommer de l’alcool après que le docteur m’ait proposé de rentrer à l’hôpital et 4 mois que j’ai arrêté de fumer… et cet été j’ai encore eu des envies, comme quoi on n’est pas à l’abri même des années après !
Je suis addict au groupe de parole !
Accepter d’avoir une part de souffrance et de bonheur dans sa journée ! Voir les choses de façon plus positive.
Repérer ses propres faiblesses…
J’ai essayé d’aider en tant qu’accompagnante en cherchant des recettes de boissons agréables non alcoolisées… Parce qu’on a toujours l’impression d’être « puni » en ne devant plus boire d’alcool !
L’inaction est parfois remplie par la prise de quelque chose : un verre d’alcool, une cigarette, comme une sucette quand on était enfant, donc ça peut être une boisson…
J’inscris le chiffre chaque jour, depuis combien de jours j’ai arrêté. Rien que ça c’est formidable ! J’ai envie que ça tienne, c’est tout !
Ma femme est une ancienne psychologue qui me dit ce que ça lui fait quand je bois. J’ai toujours « picolé », très régulièrement mais peu ! Par contre l’alcool me fait changer de comportement et je deviens violent. J’ai longtemps été dans le déni, et maintenant je me rends compte que j’ingurgitais de sacrées quantités ! En plus je buvais en cachette, pour l’estime de soi c’est déplorable !
J’avais fait un essai de 15 jours mais, après, j’ai considéré que j’étais sorti de l’auberge et j’ai replongé. Je tiens un calendrier où je note les jours d’abstinence !
J’ai un problème avec les médicaments psychotropes, je dois toujours prendre un peu d’anti-dépresseur…J’ai réussi à me sevrer des anxiolytiques, des benzodiazépines, il y a 5 ans… Ce sont des petits pas à chaque fois, c’est très long mais je continue ! Le problème est au fond de nous, on le sait bien, le yoga, l’homéopathie sont des solutions qui marchent pour moi. Je vois toujours une psychologue et une psychiatre aussi !
En continuant l’alcool, c’était la mort ou la prison : c’était l’un des deux ! Alors, à un moment, je me suis dit « J’arrête, ça va être la vie ! ».
Neuf mois d’hospitalisation en deux ans pour moi ! Ça m’a bien servi, le résultat a été radical : le Docteur Bourbon, le psychiatre, me donnait un livre à lire dans la journée et je lui faisais un résumé le soir ! Dans ces cures j’ai pris tout ce que je pouvais prendre.
Il faut toujours prévoir les choses ! Pouvoir aider les autres ça m’aide. Ça fait 12 ans que ça marche, je fais la fête sans alcool, je suis euphorique, on est content d’être bien quand les gens sont amorphes… Il faut faire un tri dans son entourage et, à la fin, il ne reste que les meilleurs.
FIN
Annexe: Recette d'une boisson non alcoolisée: "Pina Colada Vingi"
- 1 petite boite de morceaux d'ananas au sirop.
- 200ml de lait de coco.
- 1 litre de jus d'orange.
- 1/2 cuillère à café de cannelle en poudre.
- 1 grosse pincée de gingembre en poudre.
- 1 cuillère à soupe de citron.
Mixer le tout au blender. Servir frais avec des glaçons!