RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
30 Août 2019
Comment devient-on accro à l’alcool ou à une autre substance psychoactive ? Retour sur nos parcours de vie, de la petite enfance à l’âge adulte.
On ne le voit pas venir, c’est quand on a très envie qu’on devine qu’on a un problème avec ça !
Pour moi, ça a commencé à l’armée, j’avais 22 ans, puis je suis tombé malade, j’ai pris conscience que je buvais un peu trop et je vais faire une postcure à Fronton.
On m’a dit « maintenant tu es grand, tu peux boire ! » tu deviens adulte quand tu commences !
On se dit « hier soir tu as exagéré, tu vas te calmer » en fait tu te calmes de moins en moins !
Au départ c’est un moment de plaisir puis progressivement ça devient plusieurs fois par jour… Quand on se demande si on en aura assez pour le weekend, il y a problème !
Tu te laisses embrigader là-dedans. Petit à petit ça devient gênant pour notre entourage.
Psychologue, lire à nouveau, prendre la voiture comme on veut, faire des activités de plein air et y trouver du plaisir… Et bien entendu le groupe de parole !
Sevrage d’alcool puis sevrage tabac, moins de satisfaction pour moi de me sevrer du tabac que de m’être sevré de l’alcool…
J’ai arrêté successivement l’alcool, le tabac, les benzodiazépines, les achats compulsifs, le mari….
L’addiction est un engrenage, on se met à faire des réserves. On se rend compte de ce qui se passe, on a pris conscience mais on n’arrête pas forcément !
Consulter un médecin pour prendre conseil.
Arrêt total de l’alcool et du tabac en allant à l’hôpital : cinq à six jours de sevrage puis partir en postcure pour six semaines.
Il faut avoir de la suite dans les idées, durer, faire son expérience… Devenir abstinent est un bonheur !
Les deux consommations (alcool et tabac), les deux dépendances étaient étroitement liées chez moi.
Un petit verre (whisky, coca) ça faisait un effet apaisant en le mélangeant aux antidouleurs. J’ai fait confiance aux « blouses blanches », je leur ai dit « portez moi ! » et je les ai suivies.
Ne pas recommencer, même une fois, car c’est mettre le doigt dans un engrenage très puissant !
On ne tient dans une abstinence que si l’on ne pense qu’à soi-même : on ne doit pas compter sur les autres, on s’occupe d’abord de soi-même.
Moi ça a commencé à la retraite…Je suis rentré à l’hôpital une semaine puis en postcure à Fronton qui n’est pas forcément un lieu protégé.
J’ai commencé après le mariage parce que mon mari était violent !
Chez moi, on avait le droit de fumer à 18 ans et les parents nous offraient un briquet ! A un moment j’ai pris conscience que j’avais perdu la liberté de ne pas fumer.
Addict aux antidépresseurs et aux Benzodiazépines… Comment on devient accro ? Moi, je sais que j’ai une nature très addictive. Ma première addiction c’était le cannabis, au départ c’était festif mais rapidement c’était pour m’endormir le cerveau ! En fait c’était pour pouvoir s’aimer qu’on prend des produits ! Le problème qui reste à régler : faire face à soi-même…et bien s’occuper de soi en se faisant aider.
L’estime de soi, c’est une autre aventure qui commence.
On va essayer de gérer une première étape mais ça ne marche pas, donc deuxième étape on débarque le problème mais on pense que l’autre en est responsable ! Donc troisième étape : on prend son problème en main, on est responsable de soi même ! Il faut arrêter de vouloir mettre sur l’autre la responsabilité.
Un peu d’égocentrisme ne nuit pas ! s’aimer soi-même, s’occuper de soi est bénéfique !
Je suis devenu addicte parce que je pense que je n’ai pas une bonne opinion de moi-même .
On peut être présent-absent pour son entourage surtout quand on était sous l’effets des produits ! Maintenant le plaisir c’est de revenir présent avec les autres !
FIN