RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
26 avril 2019
Comment aider une personne à prendre la décision de se sevrer de quelque chose ?
Cinq ans que je suis abstinente d’alcool.
J’ai été assidue les deux premières années en venant au groupe de parole tous les vendredis.
La décision d’arrêter un produit n’a concerné que moi, je n’ai eu besoin de personne pour la prendre !
Cette décision est venue de plusieurs choses : le fait que j’avais un intérêt personnel à m’en sortir, le fait que je voulais alléger ma tutelle.
J’ai remplacé mon addiction à l’alcool par une addiction aux « bombeks », je me suis retrouvée une santé, la mémoire. Je vais à la gymnastique, je me promène, c’est une autre vie ! Je sais qu’il ne m’en faut pas plus et je n’ai pas de regrets par rapport à mon ancienne vie !
J’étais influençable, j’ai fait, un peu le tri des personnes qui m’entouraient.
Je ne veux pas mourir de ça, alors j’ai dit « stop ».
J’ai bien tenu le coup cette semaine, hier soir, j’ai été en boite et j’ai pu m’amuser sans alcool. C’était un karaoké j’ai chanté et j’ai passé un bon moment avec des personnes que je connaissais.
Je sais qu’ici les personnes vont me comprendre, que je ne vais pas passer pour un extraterrestre !
Je sais aujourd’hui que c’est une maladie, ça change tout d’avoir vécu ça entre nous. J’avance avec des modèles, moi, et telle personne ici a été un aidant.
Laisser à la personne la liberté de faire ou de ne pas faire !
Ne pas jouer avec le feu !
Solution de repli pour le proche.
Ca va faire quatre mois et ça va ! Je vais au moins attendre 20 ans pour ma retraite. Le travail se passe bien, au bout de deux mois, on sent le changement, même si de me lever à 4 h du matin je sens la fatigue le soir, mais c’est une bonne fatigue ! J’ai commencé à diminuer la cigarette avec un patch.
Le truc c’est que je ne veux plus de ce fonctionnement : je ne bois pas tous les jours mais quand je bois c’est à outrance et je deviens « con », je parle mal, je deviens violent mais verbalment… Je suis venu ici car j’ai besoin d’aide.
J’ai tenu déjà six mois sans consommer et là, ça fait un mois que je n’ai pas pris d’alcool.
C’est mon petit qui m’a fait avoir le déclic, il m’a ouvert les yeux.
Plus on me surveillait, plus ça me donnait envie de boire, surtout pour faire « chier » la personne qui me surveillait en fait !
Il y a quelques fois des jours où c’est difficile d’être « aidant ».
Les enfants, quand on est parent, c’est un point sensible !
On n’est jamais guéri (de la perte de contrôle) si on reprend une cigarette ou un verre d’alcool, on reste dépendant.
Je prenais cinq à six barettes de lexomil par jour…
Je me souviens de ce que m’a dit mon fils aine « Papa, depuis que tu as arrêté de boire, j’arrive à te parler ! » car à l’époque c’était travail/alcool.
Ma femme avait foutu le camp, j’aurais bien aimé, à l’époque avoir un groupe de parole.
Aider quelqu’un c’est inutile quand la personne ne le veut pas et qu’il y a un déni !
Dans l’alcool, on est bien, on évite tous les soucis, on s’en fiche du reste, du mal qu’on peut faire aux autres ….
Certains, on a beau leur expliquer cent fois le chemin à faire, mais on perd son temps, on perd son énergie !
J’ai voulu aider une personne et ça m’a valu trois mois d’hospitalisation.
Avec le recul, je pense qu’aider les autres en tant que bénévole c’est très difficile !
C’est très, très fatiguant de vouloir aider les autres surtout quand on est bénévole ….
Moi, je me suis rendu compte que je ne pouvais rien faire !
Je travaille toujours par obligation…Ce n’est pas facile, mais j’essaye de travailler moins et différemment, maintenant !
La soumission pour le poète qui voit sa vie tomber de haut ! La poésie a été mon remède !
Fin