RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
19 mars 2021
Ne pas me retrouver dans des situations où m’emmenait l’alcoolisation.
Un coup d’œil dans le rétroviseur du passé où je souffrais de ma consommation.
Maintenant, oui, c’est une question de volonté de tenir.
Le tabac a été arrêté plusieurs années après l’arrêt de l’alcool : il y a eu un instant « T » et un lieu « X » avec un traitement à chaque fois et une cigarette électronique en complément des patchs nicotiniques.
Ma fille avait 8 ans, je n’avais plus de boulot et j’étais en fin de droits et bientôt sans appartement. Je tombais dans un état comateux jusqu’au jour où j’ai vraiment eu peur de mourir !
Je pense n’avoir jamais été ni « faible » ou « sans volonté » ni « forte » ou « exemplaire » ! Je pense que ce terme de « volonté » est inadapté.
Volonté, ça renvoie à la morale et c’est hors de propos quand on parle d’addiction !
J’ai choisi de me soigner après une séparation et ma tentative de suicide.
Les motivations qui me tiennent pour ne pas revenir à la situation d’avant, dans l’alcool, c’est d’être revenu à mes passions d’avant. J’avais perdu tout ce que j’avais et tout ce que j’étais avant et je l’ai retrouvé notamment grâce à un travail avec un psychologue.
Participer à ce groupe de parole ça fait partie de mes motivations à continuer ce que j’ai entamé depuis deux mois et en même temps c’est un bon outil pour moi !
L’élément essentiel c’est le bien-être que l’on peut ressentir pour soi et pour les gens qu’on aime comme nos enfants ! Aussi ne pas revivre ce que j’ai vécu pendant 10 ans, ça aussi ça fait partie de ma motivation !
Ce que j’ai compris c’est qu’il ne faut pas partir dans un autre délire comme les Benzodiazépines, le cannabis, le sexe, les jeux, n’importe quoi…
Une seconde pancréatite, du coup hospitalisé et sorti avec un taux encore plus élevé de lipase…
Je préfère garder les choses pour moi et me laisser le temps de prouver que je peux tenir !
Il y a aussi le fait de perdre la mémoire, oublier ce que l’on a fait, à qui on a parlé un quart d’heure avant… *
Je me suis sentie rabaissée quand mon médecin m’a dit ce qui n’allait pas dans ma prise de sang : élévation du cholestérol et des gamma GT et qu’il a abordé le problème que j’avais avec l’alcool.
Je me cachais vis-à-vis du voisinage, j’étais aussi ralentie, ça n’allait plus…..
J’ai déjà arrêté de fumer depuis que j’ai eu une opération. Maintenant, ma neuvième semaine d’abstinence, je me sens nettement mieux, je mange mieux, j’ai repris 10 kg. Ma fille me soutient, mes collègues aussi, je suis content de participer à ce groupe de parole, on apprend de tout le monde.
Avant c’est ma fille qui s’occupait de moi et essayait de me protéger, maintenant c’est moi qui doit m’occuper d’elle !
J’en étais à un stade où je ne me souvenais plus de ce que je lisais et où je n’arrivais plus à faire des mots croisés. Maintenant la différence c’est que je retiens des choses du livre que je lis. *
J’ai compensé par des choses sucrées…
Au départ ce n’était pas ma volonté de venir en soins ici !
A un moment j’aurais pu me dire « il y a un truc qui cloche ! ».
Je vais aller en consolidation en postcure…
Plus une question de motivation que de volonté !
Pour moi, ça n’a pas été un choix mais une obligation : mon gamin m’a dit « t’occupes pas de moi si tu te fais pas soigner ! ».
Je n’aimais pas l’alcool, c’était l’effet que je recherchais !
Je ne sais pas pourquoi j’ai bu mais je sais pourquoi j’ai arrêté !
Question : pourquoi vaut-il mieux ne pas « se tester » avec un ou deux verres de temps en temps ?
Réponse :parce que cette transgression risque de redéclancher (immédiatement ou à retardement) une perte de contrôle total de la situation et un retour à la case départ (enfer).
FIN
* Syndrome de Gayet–Wernick :
Encéphalopathie carencielle en thiamine (vitamine B1) le plus souvent créée par l’intoxication alcoolique chronique, l’alcool étant hautement neurotoxique.
On en guérit grâce à une abstinence totale.