RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
8 Décembre 2017
Ce que vit notre entourage…et comment nos proches peuvent-ils nous aider ?
- J’ai eu je ne sais pas combien d’accidents liés à l’alcool…Après le dernier je me suis dit « ça suffit ! ». Je m’imagine ce que mon père a dû vivre à chaque fois !
- Je m’étais vachement isolée de mon entourage, de ma famille, de mes amis…Je vivais dans une caravane, sur un petit terrain de camping, je ne gérais plus rien entre alcool et benzodiazépines…10 m2 à nettoyer, c’était bien suffisant ! A un moment c’était très réduit : il n’y avait plus que moi, la bouteille et la boite de cachets…
- La personne qui avait vécu avec moi m’a dit qu’elle était extrêmement contente que j’ai décidé de me faire soigner ! J’ai fait une semaine de sevrage à l’hôpital puis je suis partie cinq semaines en postcure.
- Une de mes filles m’a dit : « maintenant, je suis trop fière de toi ! », et la plus jeune m’a dit : « Tu es toujours de bonne humeur, c’est bien mieux maintenant ! ».
- Je n’en n’ai pas parlé à ma mère, c’était trop risqué…Risque de jugement tout ça m’atteindrait énormément !
- Ce qu’a vécu mon entourage, ça je ne peux pas le dire à sa place ! Ce que mes filles ont pu me dire, je n’en tenais pas compte, pour moi, c’était comme souffler dans un pipeau !
Le déclic, pour moi, ça a été des analyses catastrophiques et la naissance de ma petite fille. Je me suis dit « si je dois m’en occuper il faut que ce soit sérieux ! Il ne faudrait pas que je la laisse tomber… ». Donc j’ai été voir mon généraliste qui m’a dit « Ah, enfin, depuis le temps que j’attendais cette décision de ta part, je n’en disais rien mais n’en pensais pas moins ! » et qui a tout désuète pris rendez-vous pour que j’entre à l’hôpital…Il y avait comme un voile sur toutes mes émotions, ce qui était fonctionnel, par contre ça fonctionnait…
- Je pense que les proches peuvent accompagner.
- Mes grands parents m’ont peut-être trop cocooné, ce sont eux qui m’ont élevé. Ca a commencé en boite : l’alcool, les copains etc… Il me fallait mon « bang » puis l’alcool. J’ai eu de multiples accidents, c’est le dernier qui m’a décidé à me faire soigner. Ma famille a vécu le martyre : mon père gueulait et ma mère appelait les flics ! C’est ma tante qui m’a dit qu’il fallait que je me mette entre les mains des professionnels.
- Il faudra te fabriquer de la sécurité à partir du moment ou tu reviendras chez toi, après la postcure…A un moment, tu as fait le bon choix, le seul choix possible celui : arrêter de picoler, puis prendre rendez-vous ! Tu as déjà fait l’essentiel !
- Moi, c’est par rapport aux antidépresseurs que j’ai un problème ! C’est au moment où on commence le sevrage que les problèmes reviennent… Mes amis sont peu reconnaissants de mon souci, j’aimerais qu’ils m’aident par leur présence, par leur écoute aussi, qu’ils comprennent ce que je traverse.
- Tout ne va pas forcément bien avec les gens, il y a des moments où tu es plus tendre, plus en retrait… Pendant le sevrage on n’est pas bien, on angoisse…
- Je vais voir un psychologue mais aussi un psychiatre… Il y a des gens qui veulent t’aider, mais ils le font très mal !
- En premier j’ai fait le sevrage tabagique et le sevrage de l’alcool… Puis j’ai repris l’alcool à cause de conflits familiaux. Les membres de mon entourage considéraient ça comme un vice…. Je me suis laissée guidée par les professionnels, pas par la famille !
- Ma famille ne m’a pas aidée du tout, mon psy. En postcure refusait qu’elle m’appelle. Maintenant ma fille me dit : « Tu as été forte ! ».