RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
7 décembre 2018
Alcool, maladie honteuse ?
Quelle vie sociale s’organiser après le sevrage ?
Au début, j’avais honte, je me disais « je suis vraiment malade », puis je me suis rendu compte que je ne devais plus avoir honte !
Maintenant, je n’ai plus peur d’en parler, je ne m’en cache plus, j’en parle aux autres !
Au groupe de parole on peut échanger nos expériences et ça fait du bien !
Au début, avec ma femme, c’était des engueulades. Maintenant on a compris, tous les deux, que c’est une maladie que l’on combat !
Avant, c’était la déchéance complète, je n’arrivais plus à m’exprimer correctement et maintenant, ça va mieux !
Non, je ne crois pas que le terme « honteuse » soit approprié ! Ceci dit, on ne se rend pas compte quand on nous raconte ce que l’on a fait. On me disait « tu te rends compte de ce que tu as dit hier » !
Reprendre les anciennes, bonnes habitudes : marche, aller aux champignons, évier d’aller voir les anciens copains de bistrot.
Avant je savais que je ne savais pas dire non à une invitation (à risques) !
Le jour de Noël, pas d’alcool à la maison et à table, c’est un joli cadeau pour tout le monde.
Au départ, je buvais en cachette, alors oui, je devais avoir un peu honte ! Maintenant mon truc c’est les réunions du groupe, un bon médicament ! C’est le seul endroit où l’on ne sera pas jugé et où l’on vide son sac.
L’alcool, au début, on n’a pas honte, mais ensuite oui !
J’assume totalement ce que j’ai fait aussi bien vis-à-vis des autres que vis-à-vis de moi-même.
La honte vient en fait quand on culpabilise, elle n’est pas obligatoire… On peut assumer sa maladie sans avoir de la culpabilité.
Un regard condescendant ou apitoyé ou colérique sur nous c’est ce qui provoque notre autodépréciation.
Moi j’ai été furieuse, extrêmement inquiète, je me sentais atteinte par le regard des autres sur la maladie de mon mari ! Dans la société, ceux qui ne sont pas addictes ne comprennent pas que c’est une maladie !
Il y avait une bienveillance et j’avais l’impression que les autres pensaient « il est des nôtres… » Oui, c’étaient des jeunes.
On est persuadé, tous ici, au groupe, que c’est une maladie dont on ne doit pas avoir honte !
La honte m’est venue par deux fois parce que je n’avais pas respecté mes engagements… Le sentiment qu’à ce moment-là, on a perdu notre dignité !
Ma femme m’a dit « à ce moment là tu avais les pupilles dilatées ». Le pétard aussi, quand on a fumé, ça se voit aux yeux.
Au début, je buvais seule du vin blanc et mon chef buvait des jus de tomates et je me disais « qu’est-ce qu’il peut bien y trouver de bon ? ». Mon mari a profité de ça pour me quitter.
Je marche à la cigarette électronique, je ne fume plus et j’ai arrêté de boire de l’alcool !
Moi, je vis seul et je suis dans la dépression. C’est mon amie qui m’a poussé à prendre le rendez-vous et à faire un sevrage et je lui dois une fière chandelle.
Au début, oui, j’avais très honte, on me dépréciait, toute ma famille me disait « tu es nulle », ça vient de ta famille etc… Et puis, j’ai compris que c’était une maladie et qu’on pouvait se soigner.
Moi, j’ai dû quitter mon mari et me fabriquer une nouvelle vie. La vie sociale sans alcool oui c’est possible !
Il y a un site internet qui se nomme « On s’aide – la vie après l’alcool .com »…
Je cherche dans la vie de tous les jours le petit quelque chose de positif.
C’était le regard des autres qui me faisait honte, évidemment je m’en suis rendu compte quand ma femme m’a quitté et là ça a empiré. J’ai quand même fait une tentative de suicide et j’ai fait alors un sevrage et une postcure. J’ai commencé le 26 décembre 2017 une nouvelle vie.
La situation des repas de famille fortement alcoolisés est très difficile à vivre. Attention aux vapeurs d’alcool si on cuisine.
Beaucoup tombent dans l’alcool parce qu’ils sont dépressifs… L’alcool, la drogue comblent une espèce de vide !
Comprendre pourquoi on a peur.
L’alcool engendre la dépression et vice versa, c’est un cercle vicieux .
Addiction dévalorisante › jugements d’autrui › perte de l’estime de soi › perte de confiance en soi › perte de confiance d’autrui › difficulté au travail › manque de fiabilité › dépression.
La maladie qu’on a ce n’est pas contagieux, et maintenant, on en rigole !
Fin