RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
Je suis abstinente depuis 8 ans.
L'abstinence se passe bien. Mais ça a mis du temps à se mettre en place.
C'est une nouvelle habitude de vie à installer, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
J'éprouve parfois de la nostalgie de ne pas pouvoir, dans une fête, trinquer (avec une boisson alcoolisée) avec les autres. Mais c'est une fausse idée : puisque je trinque quand même ! (avec une boisson non alcoolisée).
Ce sont en fait des souvenirs douloureux qui refont encore surface.
Aujourd'hui, ma vie est agréable.
Il y a 8 ans, je ne pouvais pas imaginer qu'on puisse vivre si bien sans produit (alcool, benzos, etc…) .
Je me sens forte. Je peux me faire confiance.
Je continue de voir la psychologue de l'ANPA. C'est un garde-fou pour moi.
La plus grande décision de toute ma vie a été de venir faire un sevrage à l'hôpital.
J'ai pris de la force au fur et à mesure.
C'est une première fois pour moi. Je n'ai jamais participé à un groupe de paroles.
J'ai essayé d'arrêter de consommer de l'alcool, il y a plusieurs années. J'ai été abstinente pendant 3 mois.
Du plus loin que je me souvienne, l'alcool a été toujours présent dans mon entourage. J'en consomme depuis l'âge de 16 ans.
Pendant longtemps, ça a été un moyen pour me relaxer. Mais maintenant c'est devenu problématique. Parfois, je ne gère plus mon comportement.
Je perds le contrôle et c'est pour ça que je suis venu en sevrage.
Je n'ai pas envie de dépendre d'un produit.
J'ai envie de me retrouver, même si je ne sais pas qui je vais trouver…
Le courage, déjà. La force de se dire: "Je dois changer quelque chose".
Ce que tu apprends en postcure, c'est à construire une « boîte à outils ». On t'apprend à fonctionner avec toi-même.
Il m'arrive encore maintenant de repenser à certains événements de cette postcure, et de m'en inspirer.
C'est vraiment une période où j'ai grandi intérieurement.
Ma postcure à la clinique des Cèdres, ça a été le déclic. Juste des regards, des rencontres, des mots… Et j'ai perfectionné mon abstinence.
Je ne sais pas pourquoi j'ai bu.
Je sais pourquoi j'ai arrêté !
J'ai gardé mes amis à portée de main, et mes ennemis encore plus près.
Je n'ai plus besoin d'être hyper-vigilant.
C'était devenu très tendu avec ma femme.
Au début, pendant un an, j'ai tenu les bars à distance.
Je suis abstinent depuis 5 ans. Mais au départ, j'avais "forcé" : tentative de suicide et tout.
L'alcool m'a d'abord permis de ne plus bégayer, de me socialiser. Puis c'est très vite devenu problématique, car je ne pouvais plus m'en passer.
L'alcool m'a permis de travailler dur. Mais ma femme m'a quitté à cause de cela.
J'ai fait un séjour à St Lizier, puis une postcure à Fronton.
C'est une psychologue qui m'a aidé à trouver la cause de ma consommation.
Depuis que je suis abstinent, j'ai repris la lecture et l'écriture. Ça m'est revenu de suite, une fois que j'ai eu fini mon sevrage.
Pour moi, au début, l'alcool était un moyen de calmer mes angoisses, de mettre sous le tapis un certain nombre de problèmes.
J'ai rechuté, mais j'ai eu le réflexe de revenir au groupe de paroles et de consulter un psychologue.
Plus on s'éloigne du moment où l'on a dit "stop", plus on retrouve de l'énergie.
On se met à regarder la vie différemment.
Et voilà. Je suis content d'être là.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'une rechute ça peut arriver. Il suffit de le savoir, de réagir très vite et de ne pas paniquer.
La consommation c'est fini.
Pour moi, une bouteille entamée était une bouteille morte.
J'ai toujours eu du mal à m'arrêter.
Mais j'ai appris à me frustrer, car c'est la seule manière de ne pas rechuter.
Je me rappelle comment j'étais, et ça m'aide à persévérer dans l'abstinence.
Dès le 1er jour de mon sevrage, je savais que mon histoire avec l'alcool était finie.
J'ai appris à prendre les choses jour après jour. A planifier mes journées pour ne laisser aucune place à la consommation.
Je vais arrêter de me faire du mal.
Au départ, l'estime de soi est très dégradée. Elle grandit peu à peu.
L'important est de se recentrer sur soi-même.
L'alcool m'a volé une partie de ma vie, des souvenirs, des moments heureux.
FIN