Quelles ont été vos raisons personnelles de changer ? Quel sens donnez-vous à votre effort actuel?

15 avril 2020

Retrouver la personne que j'étais avant.

Pour des problèmes de santé, évidemment.

Le principal aussi, c'est avec mon épouse.

Il faut que je me reprenne en main maintenant, j'y suis contraint.

Le problème, c'est mes copains de pêche et de pétanque.

Ce que tu nous dis éveille un écho terrible, car c'était exactement ma situation : une maladie et vivre avec une épouse qui a eu un père ayant un problème avec l'alcool.

J'ai une maladie costaud que j'ai voulu guérir avec du whisky.

Après ce que j'ai vécu, il m'a fallu une béquille, et cette béquille a été l'alcool.

Je suis convaincu qu'après toutes les démarches que vous avez faites, votre compagne va se rendre compte que vous êtes en train de changer et qu'elle reviendra peut-être vers vous.

Ma raison a été de me reprendre pour pouvoir élever mes enfants, les éduquer et les amener le plus loin possible dans la vie

Aller faire du vélo tous les trois (avec mes 2 enfants) un beau projet.

Un dessin que j'ai fait, "le phénix", pour revivre.

J'ai commencé une "thérapie" très destructrice avec le whisky…

Ça va beaucoup mieux : je prends des médicaments anti-dépresseurs pour m'endormir au lieu de whisky, le soir.

Les gens de "Pôle-emploi" m'ont aidé à me resituer.

C'est pour moi que je fais ça parce que je ne vivais pas entièrement.

Moi, la motivation je l'ai trouvée après ce que tous les médecins m'ont dit sur ma maladie.

Je ne veux pas vivre avec ce poids-là.

Moi, ce que j'ai choisi, c'est de reprendre le sport comme avant… de me recomposer une vie plus saine.…et de ne plus parler d'alcool (en dehors du groupe de parole) … parler de tout le reste… trouver ce qui est bon pour moi.

Je ne me reconnaissais plus…

J'ai deux enfants à élever.

Faire les repas ensemble, manger ensemble.

J'ai dit à mes enfants : "Le passé, c'est le passé. ! Maintenant on va de l'avant !".

Je veux me retrouver. Prendre soin de moi.

Devant des problèmes de santé, j'ai décidé de me "soigner" au whisky, au grand dam de mon épouse qui est …restée avec moi !


J'ai appris ici que c'est une maladie et qu'on ne l'a pas choisie. J'ai aussi appris que la seule façon de se sortir de cette maladie, de guérir de cette maladie, c'était l'abstinence.

J'ai appris ici que ceux qui recommencent un petit peu mettent le doigt dans l'engrenage…

J'ai appris à m'aimer, à m'apprécier.

Je suis un autre "moi" que celui que j'ai laissé, et cet autre "moi" est plus intéressant.

Je repense à celui que j'étais avant, je regarde de temps en temps dans le rétro mais je vais de l'avant.

Il y a une petite fierté à s'en sortir : c'est gratifiant.

Dans les groupes "Narcotiques Anonymes" il y a une réelle entr'aide.

Ce copain, c'était d'être "à l'ouest" tous les matins qui l'a fait bouger. Et à un moment il s'est dit : "À 50 ans, j'ai bu tout l'alcool que j'aurais du boire en une vie, alors j'arrête."

J'ai repensé à ce qu'à dit un membre du groupe. Un résident, pendant sa postcure lui avait dit : "Chaque fois que tu auras envie de boire, tu penseras à moi."

Quand on tombe au fond du trou, on ne sait plus quoi faire. C'est à partir du lendemain que je me suis retrouvé à l'hôpital, que je me suis dit : "Comment tu as fait pour en arriver là?"

Je me suis remis à lire et à écrire de la poésie.

Moi, c'était pour tenir le coup, pour assurer au travail. Et après, ça se ritualise…

Je n'ai pas envie de faire comme mon père, d'en arriver là.

Je remarque que je m'occupe beaucoup plus de moi.

Pour une femme, le parcours est quand même compliqué !

Ça m'a beaucoup plu de prendre un livre et d'en profiter, de prendre un tournevis et d'y arriver…

Je marche, je pêche, j'ai plus d'activités sociales que je n'avais avant.

Il faut du temps.

Trouver de l'occupation qui occupe l'esprit et les mains : je me suis mise aux puzzles.

J'ai toujours un problème avec l'alcool. Si j'en bois, c'est l'enfer.

Ma copine m'a prévenu : "Si tu reprends de l'alcool, je te quitte ! " C'est ça ma motivation !

Au tout début j'évitais les boissons qui me paraissaient être des substituts "bière sans alcool." "Vin sans alcool". (moyenne de degré alcoolique : 0,5 à 1 degré) et puis le goût est le même.

La limonade de sureau, dès qu'elle commence à fermenter, elle contient de l'alcool. (d'où le "Sambuc").

Ma motivation ça a été de me reprendre en main quand je me suis vue descendre aussi bas.

Je buvais le soir, pour oublier le boulot. ça allait de pire en pire, "crescendo".

Le groupe m'aide beaucoup ça me permet de me reconnaître.

En sortant du travail, j'avais les idées beaucoup plus claires. J'ai apprécié cette journée de travail.

Fin