RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
J’arrête l’alcool pour retrouver mon fils, retrouver un appartement, retrouver ma vie, retravailler….
Quand la fête se transforme en défaite et me fait échec et mat !
C’est pas simple de tirer un trait sur toutes ces années…L’alcool c’est peut-être pire que l’héroïne parce qu’il y en a partout !
Comment je conçois le futur ? – « Pas d’alcool le plus longtemps possible ! » parce que j’ai trop peur que ça reparte à fond si je reprenais un peu.
Je ne voulais pas revenir à Foix, recôtoyer toute la zone… Je n’en veux plus, quitte à partir dans la montagne !
Sinon, je dois partir en postcure six semaines au moins.
La bière ça coûte jusqu’à 500, 600 euros par mois.
Faut pas croire que tout est acquis dans la vie, c’est un combat plutôt, il faut être costaud !
La rue c’est aussi une expérience de vie au fond !
Moi, je me suis dit « j’arrête pour voir ce que ça fait ! », c’est une expérience aussi, même si je n’ai pas connu ta situation, évidemment.
Il y en a plein qui, avant « la picole » ont eu une autre vie…Ils ont tout lâché à un moment.
Il y en a qui sont dans la rue depuis 10 ou 20 ans…On ne se nourrit plus, on prend une bière au lieu de manger…J’ai perdu 12 kilos comme ça.
C’est compliqué, mais il faut savoir ce que l’on veut !
J’ai envie de retrouver mes esprits !
Vivre ! Mon projet pour les six prochains mois ? : continuer les activités que je me suis fixées : marcher, vivre à proximité de la nature, améliorer mes contacts sociaux, améliorer ma vie sociale.
J’aurai un problème avec l’alcool toute la vie, je le sais.
Certains n’ont pas compris ce que je faisais, certains autres, heureusement, ont compris pourquoi j’ai dû changer !
Je préfère parler de ce qui m’a amené à consommer de l’alcool : quand j’étais gamin, j’étais timide, j’avais une timidité de dingue, j’étais replié sur moi jusqu’au jour où, grâce à l’alcool, à 12 ou 13 ans, ça a été la délivrance … Mais, même au collège je venais avec la bouteille de bière que je planquais…Je me souviens qu’on pouvait même avoir du vin à table, dans les années 80 c’était comme ça ! L’alcool donc me permettait de dépasser ma timidité.
Dans mon métier il y avait trop de boulot, trop de responsabilités, trop de pression, de soucis, on fait des dettes…
La filière du lin est en train de repartir en France, c’est pas cher en investissements et ne nécessite pas beaucoup d’eau… Il y a aussi le chanvre textile et thérapeutique en Suisse.
Mon projet est de quitter l’Ariège.
Deux beaux projets ont abouti quand j’ai arrêté l’alcool : je suis parti en Calabre avec l’argent que j’ai économisé sur l’alcool, puis j’ai fait des recherches sur le corps de ma fille perdue à la naissance à cause d’une trisomie 18.
Comme on dit « Carpe Diem » (goûte le jour !).
FIN