Comment se construire une vie sociale normale en côtoyant milieu familial, amis et relations non abstinents?

11 février 2022

Je viens d’un milieu familial où il y a peu de consommation d’alcool. Mes amis ont eu d’avantage de mal à comprendre surtout quand je parlais de maladie. Ils pensaient que je n’étais pas assez fort. Je me rends compte que parmi eux il y en a qui ont un gros problème avec l’alcool !

On a beaucoup discuté, certains ont compris, d’autres non. Beaucoup se sont rendu compte, qu’après plusieurs années, le passage au bar leur était devenu obligatoire.

Il y a eu beaucoup de séparations, des divorces.

Cela fait un mois et demi que je suis abstinent.

Certaines conjointes d’amis viennent me demander des conseils pour aider leur compagnon à s’arrêter.

C’est aussi grâce à certains amis que je me suis rendu compte de mon problème.

Quand les gens te font à nouveau confiance, cela fait un bien énorme à l’égo !

Depuis 4 ans je ne suis qu’avec des gens qui connaissent mon problème, qui savent que c’est une maladie. J’en connais certains depuis une trentaine d’années.

Je vais partir en postcure. Je ne veux pas revenir chez moi avant pour ne pas être tenté par mes amis.

Cela fait neuf jours que je n’ai pas consommé, c’est la première fois depuis mon adolescence !

Pour moi, dans l’ensemble, ça va maintenant. Je suis sous curatelle. Un jour je n’aurai plus besoin de mesure de protection. J’ai confiance.

Bouge, profite en ! Change tout dans ta vie !

Une vie sociale normale, est-ce possible ? Notre maladie change beaucoup nos rapports avec le monde extérieur.

Si l’on m’offre de l’alcool, je commence par dire « non, merci, je ne bois pas ! », si on insiste, j’explique.

Personnellement je n’ai pas de problème si des gens consomment autour de moi.

Je me pose la question de savoir si c’est normal d’apprécier la vie…. Mais le moral est bon.

Je fumais quand je buvais !

On ne m’a pas « forcé, forcé » à faire une cure ! On m’a juste « poussé » un petit peu. Je me suis décidé parce que je me sentais « à plat ».

Je suis seul alors ce n’est pas évident, évident ! En rentrant du boulot, il y avait la compagnie de mon chien et les vieux réflexes d’aller au bistrot ou de boire seul à la maison, du Ricard puis du Martini .

Bien s’occuper de soi, un sevrage d’une semaine c’est du travail aussi !

Ces premiers pas seul vont me servir de test.

J’ai d’abord été chauffeur routier, puis j’ai changé de métier en reprenant l’affaire de mes parents. Je suis devenu agriculteur. Les soucis n’arrêtaient pas. Je suis obligé de continuer à travailler bien qu’étant à la retraite.

Pour moi l’alcool s’est fini depuis 2017. Il m’a fallu trouver une solution : je me suis remis à écrire, à lire, et ça a remplacé l’alcool dans ma tête.

Moi, j’ai retrouvé une vie agréable depuis deux mois. J’ai laissé tomber beaucoup de copains, je privilégie ma famille qui me soutient. J’ai découvert une deuxième vie.

Au niveau de ma famille j’ai retrouvé le plaisir des discussions longues et intéressantes.

J’ai repris la course à pied, pas au même niveau qu’avant, mais je redécouvre mon corps.

Je n’ai pas peur du jugement des autres, je fais ce que je veux !

Rester maître de toutes les situations, même si je sais qu’il y a des situations-tests.

Je me projette dans le futur. Je vais continuer à venir au groupe de parole et à voir une psychologue.

Il y a des gens que je ne vois plus. Maintenant je dis « non, merci, je ne bois pas d’alcool ! », avant je disais « non, merci, je ne peux pas ! ».

Il faut dire « C’est fini ! » et on y arrive, croyez moi !

Au groupe de parole j’ai appris à penser à moi, je ne veux plus que mon corps soit en souffrance.

Il faut prendre les choses sous un autre angle surtout si on ne change pas de cadre de vie.

Je me suis fabriqué une bonne image de moi-même et c’est long à faire !

J’aime de plus en plus me sentir en vie. Ce qui est important c’est de me sentir content.

Avant, je n’avais pas de vie sociale, j’ai tout changé dans ma vie et, maintenant, j’ai réellement une vraie vie sociale.

En général, ici on dit : « Il faut tout changer ! », même aller à 18 kms de chez soi, ça suffit !

Fin