RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
20 Juin 2014
« Y a t-il lieu de se dire : je ne crains pas demain, lorsque l’on est sevré ? »
« Au point où j’en suis, après 9 ans d’abstinence je peux dire que je ne crains plus le lendemain. Au commencement, pendant deux ans, j’ai fait très attention. Quand je sortais, que j’étais invité à des pots au boulot etc…. Maintenant, ça va, je me sens bien sans alcool et je me demande pourquoi j’irais me faire ch.… à reboire !
Ce qui m’a surtout aidé c’est les réunions du groupe de parole et, à mon tour, j’ai envie d’aider les autres ».
« Oui mais avant d’aider les autres il faut se consolider soi même par exemple moi, en voulant aider mon compagnon j’ai replongé après 2 ans d’abstinence…. ça partait d’un bon sentiment, dans ma tête, je voulais l’aider mais j’étais trop fragile !
Donc le fait d’aider quelqu’un ma pose question… ».
« Il faut se dire : moi d’abord et ce n’est pas forcément de l’égoïsme… ».
« Cette situation, on la retrouve surtout chez les femmes qui ont plus de cœur et qui recueillent des compagnons qui, souvent, avancent masqués… ».
« On a tous une période St. Bernard, mais une fois qu’on a compris, on fait différemment !
« Si je reprends une consommation même minime, je sais que je ne gèrerais plus rien…que je n’aurais jamais plus le courage de « recommencer à arrêter ». J’ai fait le deuil du plaisir de boire, j’ai pris le contrôle, j’ai tout verrouillé…Si je retombe c’est que je l’aurais voulu et alors je n’arrêterais plus jamais de boire ! ».
« Moi j’applique la Loi des 24 h : il faut faire attention tous les jours ! On a beau se soigner, on restera toujours malade avec cette m…. en nous. Cette m…. c’est notre fragilité à l’alcool.
Je sais qu’il faut que je fasse attention à moi d’abord et je me sens trop fragile pour aider quelqu’un ! ».
« Je trouve qu’il faut se dire que lorsque l’on est sorti de l’addiction on est abstinent, on n’est plus malade !
Peut-être faudrait-il ne jamais s’autoriser à être fragile ! ».
« Mon problème c’est plutôt les Benzodiazépines que l’alcool.
Ma dernière tentative pour arrêter les Benzos.a été catastrophique !
Le programme que je suis aujourd’hui est plus étiré dans le temps et ça va peut-être mieux marcher !
Quand on est dans l’alcool on n’est plus bon à grand-chose et ça se voit. Avec les Benzos. l’addiction ne se voit pas sauf à fortes doses…
J’ai peur de vivre sans aucun produit car les symptômes qui me font plonger sont toujours présents en moi ! ».
« Après avoir bien galéré j’ai décidé de choisir la vie ! Mais qu’est-ce que j’ai pu avoir peur au début, maintenant, je n’ai plus peur de l’alcool. Les deux béquilles que j'ai encore c’est les Benzos. et le Subutex qui m’aident à ne pas retomber si je les arrête j’ai peur de déraper complètement. J’essaye de vivre au jour le jour, de rester positif et d’avancer ».
« Mon problème c’est la fragilité : rester libre ça se cultive ! ».
« Je ne sais pas combien de temps je vais rester à l’hôpital, mais là j’ai vraiment peur de rentrer chez moi ! Je ne sais pas si je pourrais résister quand je rentrerai… c’est mon chien qui m’a sauvé la vie…
Je vais me requinquer en convalescence puis je ferai une postcure à Nègrepelisse. ».
« Je ne suis qu’au début de mon sevrage. J’ai commencé à boire en Bretagne, c’était festif (boites de nuit, 3ème mi temps…) puis lorsque j’ai perdu ma compagne ça s’est aggravé, ce qui me « percutait » le plus c’était la solitude. J’ai expliqué à mon médecin traitant que j e «broyais du noir » et c’est lui qui m’a orienté vers les soins.
Je suis têtu, je mets tous les atouts de mon côté, je veux avancer, je veux m’en sortir ! ».
« Il ne suffit pas d’avoir la volonté, d’être têtu, on est quand même dans la dépendance… Pour moi l’alcool est le plus dangereux après vient le tabac et en dernier les Benzos.
Je peux rester 3 ou 4 jours sans boire mais un soir, je prends un verre de muscat et puis la bouteille entière quand je me retrouve seule ! S’occuper de soi, c’est le plus difficile ! Si on est tombé dans cet engrenage, c’est quelques fois parce que l’on a trop donné… ».
« Je suis addicte et je le serai toujours ! Je suis toujours sur mes gardes car dans la vie il y a des hauts et des bas et que je ne veux pas « tenter le diable ».
Le sevrage des Benzos. m’a pris très longtemps.
Je suis accro. Aux achats compulsifs depuis qu’un psy m’a dit qu’en
sortant de chez lui il fallait que je me fasse plaisir ! ».
« Je sais qu’il faut rester vigilent, on reste toujours addicte. Il faut creuser son problème pour le régler… ».
« Ou on est addicte ou on ne l’est pas ! Moi je me bats toujours contre l’alcool : je continue à arrêter ! ».
« Je crains beaucoup moins l’alcool que moi-même ! Je reste convaincue que j’ai du mal à gérer mes émotions. Je ferai plutôt
une différence entre l’addiction à un produit, elle même et le mode de fonctionnement de l’addiction… »
Résumé
On ne guérit pas d’une addiction.
Une fois qu’on a arrêté l’alcool et qu’on en reprend un peu, ça se réenclenche.
La perte de contrôle revient, c’est inscrit dans le cerveau reptilien.
Souffrir avec ou sans alcool : il faut choisir.
Il faut « continuer à arrêter ».
Il faut toujours rester vigilent et ne pas « tenter le diable » !
Fin