RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
11 Mars 2016
« Comment redevenir maître de soi (ou chez soi) après s’être débarrassé d’une addiction ? »
« Moi, de temps en temps, l’envie de boire me revient, heureusement que j’ai la bouteille de Coca. Ma vie maintenant est bien, je vis autre chose sans le produit… ».
« Trois choses me semblent essentielles : premièrement sortir du déni, deuxièmement se sevrer, troisièmement travailler sur soi pour se refaire une identité ! ».
« Je pense souvent à dans quel état je serais si j’avais continué…Ça m’aide beaucoup car quand on frôle la catastrophe, ça donne du courage ! ».
« Quand on arrête le produit, on laisse un grand trou qu’il faut combler. La première des choses c’est d’en avoir envie ! ».
« Au départ l’alcool était pour moi un palliatif aux drogues puis ensuite c’est devenu une récompense… ».
« Il faut se faire suivre. Quand on est dans un état dépendant, on se fout de tout. Peut-être que je m’ennuyais… ».
« Souvent on veut aller trop vite et tout va vite…même les consultations chez le médecin. Il ne faut pas penser pouvoir se soigner tout seul ! ».
« Souvent on n’est pas compris par l’entourage dit « normal ».
« Il faut de la volonté, être aidé par un médecin, changer ses habitudes de vie, être compris. ».
« De tout ce que j’ai pu vivre l’alcool est le plus méchant. Il faut se faire aider par des spécialistes pour comprendre ce qui nous a fait tomber dedans. Après, on devient maître de soi. ».
« Moi, ça a commencé petit à petit, quand on est jeune on se dit qu’on récupère vite et puis ça s’enchaine…C’est un cercle vicieux. L’alcool de la veille donne un mauvais goût le lendemain ! ».
« Les moments d’apéritif avec des gens « bien pensants » favorisent l’échappatoire à la réalité, on philosophe, on refait le monde, on se sent plus grand, plus intelligent, mais, après c’est le réveil… !
Je prends le groupe de parole comme un moyen préventif ».
« Avec l’alcool c’est une fausse maîtrise de soi, mais avec l’abstinence aussi… Être abstinent c’est aussi reconnaitre sa faiblesse : je ne peux pas boire un seul verre ! Ça m’embête un peu de ne pas être libre, de ne pas pouvoir vivre comme je l’entends vraiment… ».
« Quand on tombe dans l’alcool, c’est une recherche de bien être…Quand on arrête c’est qu’on a déjà grandi, hormis les problèmes que l’on crée à soi et aux autres ! Il faut se redonner une hygiène de vie, utiliser l’énergie qu’on mettait à consommer à ne pas consommer. ».
« Le prix à payer c’est de renoncer à la liberté. On se reconnait une faiblesse, c’est un travail d’humilité… Le fait de se dire et bien oui je suis faible par rapport à l’alcool ! C’est un coup de pied à sa fierté ! ».
« Se séparer d’une addiction c’est comme un processus de deuil : colère, violence, dépression, acceptation se succèdent… ».
Réflexions
L’addiction a pour conséquence la soumission aux effets d’un produit :
- d’un produit (dépendance à une substance psychoactive).
- et/ou d’un comportement (dépendance comportementale).
-et/ou d’une personne (dépendance affective).
Ø Il faut : - sortir du déni
- se sevrer
- travailler sur soi pour se refaire une identité.
Ø Virer les locataires nocifs comme la boisson.
Ø Partir sur d’autres bases avec d’autres repères.
Ø Sevrage plus groupe de parole.
Ø Multiplier les sorties.
Ø Avoir envie d’être maître de soi même et pas seulement pour faire plaisir à quelqu’un.
Ø On devient soumis mais c’est une soumission acceptée.
Ø Il y a des places à retrouver, des mécanismes à reconstruire, retrouver la place qu’on devait avoir. Refaire cette place que les proches ont dû occuper quand on était dans l’alcool.
Ø L’importance c’est la persévérance, même dans le groupe de parole : je m’impose ça et ça dès le départ.
Ø Arrêter tout ce qui est nocif.
Ø Moi j’assiste à toutes les réunions.
Ø Une fois qu’on a pris cette décision, il faut s’y tenir.
Ø On va de plus en plus vite et on tombe dans le piège de penser qu’on peut tout faire vite.
Ø En fait il n’y a pas d’âge pour devenir addicte.
Ø On n’est pas compris par les gens « normaux ».
Ø Ils n’y a que ceux qui ont eu ce souci qui peuvent comprendre.
Ø Changer ses habitudes.
Ø L’alcool, à la fin, organise nos journées.
Ø Ça commence petit à petit : on perd sa lucidité, on perd la patate y compris au travail.
Ø On se sent plus grand, on échappe à la réalité.
Ø Au départ c’est la recherche du bien être.
Ø Si on se perd, si on commence à se perdre, ça nous fait très peur.
Ø Moi, je ne suis pas tombé dedans, j’y ai glissé lentement.
Ø Demain j’arrête…de regarder la glace !
Fin