RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
23 Mai 2014
« Toute addiction étant négative, comment entretenir la longévité d’une expérience SANS ? (Vos témoignages…) »
Photo : L.Ferrer
« Je me rappelais comment je faisais sous alcool Au début, j’évitais les sorties, les repas de quartier et d’avoir de l’alcool à la maison… un jour mon fils m’a dit : « Dis donc papa, qu’est-ce que c’est bien quand tu ne bois pas ! » et cela m’a fait bien plaisir ! ».
« Ma méthode à moi a été de me mettre à fonds dans le milieu hospitalier : sevrage plus consolidation, pendant des mois. Ca m’a permis de mieux me connaitre, d’éviter tous les pièges….Je me suis mise à fonds là dedans, je me suis faite encadrer par des professionnels et soutenir par le groupe de parole.
Lorsque l’on me demande pourquoi je ne bois plus d’alcool, je réponds :
« Parce que j’ai trop bu ! ».
« C’est la mémoire de ce que j’étais, de l’épave que j’étais qui m’a aidé ! ».
« Je pense que toutes les addictions sont négatives mais à différents degrés de dangerosité…Aller vers la tolérance zéro me parait très difficile ! ».
« La notion de plaisir est dangereuse en elle-même, je crois qu’il faut en faire le sacrifice…Il faut rechercher un équilibre physique, psychologique et biologique. ».
« Au début j’ai évité les bars et mes anciennes fréquentations !
Il faut éviter les rayons alcool des grands magasins et prendre du plaisir à l’abstinence, peu à peu on retrouve sa fierté. Il faut quand même de la volonté et savoir ce que l’on veut ! ».
« Cette semaine j’ai repéré des trucs pas trop sympas. Sur le plan des Benzos.
Pour l’alcool ce que j’ai mis en place pour que l’abstinence dure ?- un jour je suis allée dans le rayon alcool, j’ai regardé chacun des produits que je consommais en face en lui disant : « Toi, mon petit, c’est fini ! ».
J’ai aussi mis en place des changements de vie par rapport aux différents moments de la journée, chez moi, je me suis fait un petit cocon personnel qui est bien à moi. ».
« J’ai appris à aimer aller me coucher, j’ai retrouvé le goût de la lecture. C’est un choix de vie suite à une décision personnelle. ».
« Ce qui est important, c’est la volonté ! Je refais des trucs que je faisais à 18 ans et que je me croyais incapable de refaire ! ».
« L’amour et l’amitié sont des choses importantes même si je vais mal ça me permet de réaliser dans quel état je suis ! ».
« Je suis têtu donc quand j’ai décidé quelque chose, je m’y tiens ! Savoir qu’on peut prendre sa voiture quand on veut, c’est réconfortant. ».
« La technique c’est s’occuper l’esprit, avoir du lien social, regarder vers l’avenir ! »
« Je ne vais plus dans les bars, je ne vois plus de gens qui s’alcoolisent, je n’ai plus d’alcool à la maison et je me fais suivre par une psy. J’ai besoin de me mettre à l’abri constamment et ça marche ! ».
« Des émotions, des chocs, deux T .S sous l’emprise de l’alcool qui étaient des appels au secours et je me suis dit « Stop ! », je veux vivre !
J’ai des projets, j’ai mis tout en place, cette semaine, pour faire une postcure en ambulatoire. J’ai impliqué l’entourage, je les informe.
Je veux tout changer ! ».
« Mes enfants m’ont réveillée : « tu nous dis que tu nous aimes alors que tu nous fais souffrir ! » Et c’est vrai, on n’a pas le droit de faire souffrir un enfant ! ».
« Comme je sais que j’ai une nature sujette aux addictions, je me passionne pour de multiples activités mais je fais en sorte d’en changer souvent afin qu’elles ne deviennent pas une nouvelle addiction, ».
Synthèse
Ø Se souvenir de comme on était dans le produit.
Ø Eviter les sorties, le fêtes alcoolisées au moins dans les premiers temps.
Ø Parole d’enfant : « Dis donc papa qu’est-ce qu’on s’amuse mieux depuis que tu ne bois plus ! ».
Ø Je me suis réfugiée dans le milieu hospitalier (sevrage alcool, consolidation, sevrages autres produits).
Ø Apprendre à dire « Non », « Non j’ai plus le droit à ceci, j’y suis allergique ».
Ø De timide devenir un peu révolutionnaire !
Ø Avoir le soutien d’autres membres du groupe, ne pas hésiter à les appeler avant de reprendre le premier verre.
Ø Depuis six ans le groupe me permet de témoigner et sert de piqure de rappel.
Ø Se souvenir de l’épave que l’on était avec l’alcool.
Ø Faire du sport.
Ø Travailler avec des psys. Même s’il faut en changer plusieurs fois avant de trouver le bon.
Ø L’héroïne et l’alcool de festifs sont vite devenus un enfer.
Ø Il faut s’aménager sa vie sans produit et qu’est ce qu’elle est belle la vie sans alcool !.
Ø J’ai appris à vivre sans alcool et je m’amuse dix fois plus qu’avant.
Ø Je me suis réfugié dans le boulot.
Ø C’est une volonté de ne plus se servir d’alcool et de ne plus fumer.
Ø A chaque arrêt on comprend plus de choses.
Ø Savoir que si l’on boit on multiplie par quatre son mal-être.
Ø Réciprocité….qu’on s’intéresse les uns aux autres.
Ø Même si l’on va mal on garde la satisfaction de ne pas boire, ça permet de garder toute sa lucidité, de progresser psychologiquement.
Ø Un changement de rythme, de vie depuis un mois et demi.
Ø Je me suis remis à peindre, on refait plein de petits trucs qu’on avait écartés, on renoue avec et on est bien, on revit.
Ø Partir du constat que toute addiction est négative, y compris les achats compulsifs, mais il y a des degrés de gravité.
Ø Le plaisir disparait quand on arrête le produit donc on doit remplacer le plaisir qu’apporte le produit par d’autres plaisirs, dont celui de vivre mieux.
Ø Ma première hospitalisation a été un échec, je me servais du tabac et de l’alcool comme de médicaments pour me remplir après le boulot (l’alcool c’est pas cher et accessible !).
Ø Mes loisirs se résumaient à alcool, tabac, télévision…
Ø L’envie de rendre heureux ses enfants, de ne plus les faire souffrir. Pas envie de reproduire les choses qui viennent de nos parents.
Ø Il faut travailler sur soi.
Ø Je me suis raccroché au jardinage, je profite de la nature.
Ø J’ai plus de temps et je l’emploie mieux.
Ø
Annexe
Lexomil = Bromazépam 6mg
Lysanxia 10mg d’action rapide usage conditionnel
Séresta 10 et 50mg
Valium 2 et 10mg
Tranxene 5,10 et 50mg d’action moins usage sevrage d’alcool
Témesta 1mg et 2,5mg rapide (1 semaine environ 7 à 10 jours)
Xanax 0,25 et 50mg
Noctamide 1 et 2mg
Zolpidem = Stilnox 3,75 et 7,5mg d’action hypnotique déclenchement artificiel
Zopliclone = Imovane 10 et 5 mg du sommeil
Si l’on est devenu dépendant des benzodiazépines (passées 3 à 4 semaines d’usage quotidien) :
1°) Ne pas essayer d’arrêter brusquement sinon :
- Effet « rebond ».
- Crise d’angoisse
- ou insomnie totale
2°) Programme de sevrage progressif (avec suivi médical) sur plusieurs semaines à plusieurs mois = moins 10% de la dose toutes les deux semaines.
Fin