RESEAU D'ENTRAIDE POUR L'ARIEGE
9 Février 2018
Doit-on ou peut-on aider une personne souffrant d’addiction(s) ?
- Ça fait quelques mois que j’ai laissé mon numéro de téléphone pour les personnes souffrant d’addiction.
- Moi, pour l’instant ça va…. Il n’y a pas eu, à ce jour, de rechute d’alcool. Je pense que c’est parce que je suis vigilant que je réussis à rester dans l’abstinence.
- Ça fait quatre ans que je suis abstinente mais je ne considère pas que je sois sortie d’affaire. Je reste vigilante et surtout je viens au groupe de parole car c’est très important. On y trouve l’écoute, la compréhension par des gens qui savent ce dont ils parlent. Je reste comme à mon premier jour une simple personne qui s’est inscrite à un moment donné dans un parcours de soins.
- Mon épouse a fait une rechute dont elle ne m’a pas parlé tout de suite et j’ai eu très, très peur pour elle et pour moi. Je lui ai dit de partir… Elle est retournée en postcure, elle l’a vraiment fait pour elle et on s’est marié.
- La seule chose que l’on peut faire c’est de rassurer la personne en lui disant qu’elle est capable d’autre chose…
- Tu viens chercher ici à la fois un lieu où tu peux exprimer des choses et où tu es sûre d’être comprise !
- On a tous un jour rencontré un problème avec un produit et on a tous la volonté d’en sortir !
- C’est peut-être un passage de relais, à un certain moment j’ai eu envie d’être une oreille attentive comme j’ai reçu l’attention de quelques personnes tout au début !
- J’ai 61 ans, une addiction à l’alcool depuis plus de 20 ans, j’ai fait plusieurs comas éthyliques et je me suis retrouvé aux urgences. J’ai fait trois mois de postcure car je ne pouvais pas tenir, je ne me sentais pas prêt…
- L’alcool est partout, même si ce n’est pas évident ! Oui on doit aider sinon c’est non-assistance à personne en danger !
- Aider ne fait pas du tout de moi un « soignant » ou un thérapeute, je reste comme à mon premier jour une simple personne qui a vécu un sevrage d’alcool et de benzodiazépines et une postcure !
- Je suis quelqu’un qui a failli en mourir et qui suis sortie de mes problèmes…
- Je ne vais pas forcément vous rappeler, je ne veux pas être envahie…On ne peut pas trop s’investir, j’espère que vous le comprendrez !
- Doit-on ou peut-on aider ? Devoir : non ! Pouvoir : certaines personnes le font !
On peut aider selon nos moyens et nos capacités. L’écoute déjà c’est le plus
C’est le plus important !
- Le groupe de parole c’est important. Ma famille m’a aussi aidé à prendre confiance dans tous les domaines. Elle m’a fait comprendre que j’avais un problème. Je vais vous dire que je ne cherche pas les embrouilles !
- Mon fils m’a mise dehors, je buvais en cachette. Maintenant j’ai besoin de me reprendre en main, de me mettre au vert…Je ne touchais jamais à l’alcool jusqu’à ma rencontre avec un pervers toxique !
- Quinze fois par jour je suis obligée d’affronter tout ça mais ça devient de plus en plus facile, je m’appuie sur mon expérience et je continue comme ça !
- C’est facile et plaisant de vivre avec quelqu’un qui se trouve dans la même problématique : on se soutient mutuellement dans l’abstinence !
- Si je me mets à aider quelqu’un, ça peut être dangereux pour moi ! Je ne peux que rassurer, rassurer, rassurer…
- J’ai une addiction à l’alcool depuis plus de vingt ans. J’ai été plusieurs fois aux urgences dans des comas éthyliques. J’ai été consulter l’addictologue. J’ai été admis à la clinique de « La Recouvrance », j’y suis resté trois mois. J’ai demandé une prolongation de quinze jours, je suis sorti il y a une semaine !
- La personne que j’aurais dû aider c’était mon père, je pensais que c’était mon devoir mais ça a été impossible car il n’a jamais eu le déclic. Il y avait une espèce de transmission familiale et maintenant je me dis qu’il n’a jamais eu la chance de pouvoir venir à un groupe de parole…Pourtant il avait besoin d’être aidé et accompagné. L’alcoolisme n’est pas un état, c’est un processus !
- Quand j’ai eu un épisode de « craving »* je suis sorti pour m’acheter du chocolat et ça m’est passé ! Du coup, j’étais trop fier d’avoir réussi à résister !
- Doit-on aider ? Oui en donnant au moins l’information sur les consultations !
- La dernière cure que j’ai faite ça a été le déclic ! Ça fait presque dix ans aujourd’hui !
- Pour ma part on ne peut pas aider, non, on peut se mettre à côté, accompagner, mais l’autre reste une personne unique ! Faire à la place, c’est non ! On peut demander ce dont une personne à besoin, oui !
- Je n’ai pas l’impression d’avoir été aidant. C’est difficile d’aider quand on n’a pas le recul ! J’ai bien aidé des copains, des salariés par rapport à l’alcool mais je n’ai pas pu aider ma femme !
- J’étais venu au mois de juillet, j’ai fait une postcure à Fronton et puis j’ai rechuté à partir d’Octobre jusqu’à maintenant. Depuis quelques jours je fais un sevrage en ambulatoire avec le docteur Brette. J’ai les outils pour rester sobre, donc il faut que je travaille mon comportement. Aujourd’hui je recommence avec l’idée d’en finir définitivement. En postcure j’ai compris que l’alcool était une maladie, la rechute m’a forcé à ça.
- La honte m’a désociabilisé, je vais revenir au groupe et recommencer à voir la psy.
Définitions
« craving » = épisode d’ENVIE qu’on ressent comme irrépressible, irrésistible, dans la consommation d’un produit.
Il faut faire quelque chose, trouver un dérivatif (par ex, s’acheter du chocolat), trouver une activité, une écoute IMMEDIATEMENT.
« Coping »= qu’est-ce je fais personnellement pour m’en sortir (ma stratégie, ma technique).