Les Liminaires des deux fascicules du tome 35, année 2021
Revue d'histoire religieuse du Brabant wallon, Tome 35, 2021, 2
80 pages - 9,00 € ( + frais d’envoi : 3 timbres : 3,21 €)
Mathilde Rivière, jeune doctorante en histoire, enquête sur la Toponymie et position sociale à Nivelles : les familles de l’échevinage du chapitre de Sainte-Gertrude au travers des documents juridiques au 14e siècle. Théoriquement choisis par l’abbesse du lieu, les échevins de cette cour sont issus de la bourgeoisie et sont à la tête d’une certaine fortune foncière et financière. Sur base des chirographes produits par l’échevinage abbatial au 14e siècle, elle s’interroge sur la manière dont les habitants de la ville conçoivent les familles échevinales. Un des angles d’approche est l’étude des noms de rues donnés par les habitants et des descriptions du bâti nivellois. Ce phénomène de désignation spontané est évolutif en fonction de l’histoire de ces familles. Une série de rues sont nommées en référence au patrimoine immobilier, en général modeste, de certaines familles échevinales. Ce n’est pas tant la valeur architecturale de leur logement qui semble leur donner de la visibilité, mais plutôt des facteurs économique, politique ou même social.
Cette analyse de la toponymie et de la spatialité urbaine de la ville de Nivelles conforte l’opinion que la position dominante d’un individu dans la société de la fin de l’époque médiévale repose largement sur l’exploitation de la terre et sur les revenus qu’elle procure.
Éric Bousmar nous emmène, dans le second article de ce numéro, intitulé Petit patrimoine et re-sémantisation : de Notre-Dame des Affligés à Mademoiselle des Optimistes, à la découverte de petites chapelles ou potales, traces du passé mais aussi de réaffectations contemporaines, mêlant sacré et profane. Il nous présente le glissement de sens affectant un élément typique du petit patrimoine matériel, aux confins de la culture religieuse, de la culture profane, de l’urbanisme, de l’histoire locale et du folklore : la petite potale située le long d’une maison de la rue du Bauloy, à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Celle-ci est dédiée à Notre-Dame-des-Affligés, vocable usité dans nos régions seulement à partir du milieu du
17e siècle, moment où la dévotion mariale se développe à la suite du concile de Trente.
Élevée au début du 20e siècle, elle n’a, semble-t-il, pas fait l’objet de manifestations cultuelles collectives contrairement à d’autres chapelles édifiées sous ce vocable, mais relève de la
« simple » dévotion privée. À l’intérieur de cette potale discrète, située dans un quartier qui a fortement évolué au cours du siècle passé, les divers objets déposés récemment témoignent que si le sens religieux antérieur n’a pas été aboli, une note profane et optimiste s’y superpose et lui confère une nouvelle réappropriation du lieu. Pour clore son propos, l’auteur nous livre, en annexe, un Inventaire provisoire des chapelles Notre-Dame des Affligés en Brabant wallon.
Ce numéro 2 de l’année 2021 est probablement le dernier à paraître sur support papier. Dans les mois qui viennent, la Revue va se tourner vers le format numérique, en collaboration avec le monde universitaire. Privé de ses deux permanentes, le Chirel évolue. Il se prépare un nouvel avenir. Une nouvelle formule pour la Revue, assortie de gratuité et d’une plus grande diffusion, en fait partie. Nous y travaillons. Membres et abonnés fidèles vous serez tenus au courant de ce nouveau challenge.
Belle période estivale. Nous vous remercions pour votre soutien et votre fidélité. Prenez soin de vous et de vos proches.
Françoise Mirguet Directrice de rédaction, f.f.
Revue d'histoire religieuse du Brabant wallon, Tome 35, 2021, 1
76 pages - 8,50 € ( + frais d’envoi : 3 timbres : 3,21 €)
Au programme de ce premier fascicule de 2021, la suite de l’étude de Jean-Louis Moreau, déjà entamée dans plusieurs numéros de votre revue, et intitulée ici Les Ouvriers du Réveil. Les Églises réformées en Brabant wallon entre les deux guerres (1919-1939). Pour rappel, elle concerne les deux Églises réformées belges ‐ Église Chrétienne Missionnaire Belge (ECMB) et Union des Églises Évangéliques Protestantes de Belgique (UEEPB) ‐ qui œuvraient à Asquempont (Ittre), Clabecq, Sart-Dames-Avelines et Beaurieux (hameau de Court-Saint-Étienne). Durant l’entre-deux-guerres, une diminution du nombre de pratiquants, au culte ou dans les réunions bibliques, semble évidente. L’auteur attribue cette érosion, à tout le moins cette stagnation, à différentes raisons.
L’une serait les difficultés financières qui imposèrent une réduction du nombre des « ouvriers » de l’Église (pasteurs, évangélistes et colporteurs) entraînant de facto pour ceux-ci une multiplication des tâches à accomplir.
Une autre pourrait être liée à la démographie des communautés protestantes : dispersions des membres dans de multiples villages, baisse de la natalité, d’ailleurs générale, mais aussi transhumances saisonnières et mobilité familiale, ou encore mariages interconfessionnels.
Le refroidissement de la piété, dû en partie au matérialisme ambiant, semble être un autre facteur de désaffectation pour des populations sortant petit à petit d’une grande précarité économique.
L’Église catholique, quant à elle, adopta une meilleure stratégie pour lutter contre le prosélytisme protestant. Par un chantage à l’emploi exercé par le patronat, très largement catholique. Par la diffusion massive de publications gratuites pour contrecarrer la propagande protestante. De leur côté, les communautés protestantes tentèrent d’amener les catholiques à redécouvrir l’Évangile autrement, lors des fêtes de Noël, des enterrements… La jeunesse fut aussi pour elles un bel enjeu : création d’Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG) et de Jeunes Filles (UCJF), ouvertes non seulement aux protestants mais à tous les jeunes chrétiens à partir de seize ans, organisation de camps de vacances, de conférences, de courses missionnaires, distributions de traités et d’évangiles. Toutes initiatives que le clergé catholique chercha à torpiller.
Une dernière raison au ralentissement des progrès des deux Églises réformées pourrait être le nombre croissant des Églises d’inspiration évangélique. L’auteur en identifie plusieurs, actives en Brabant wallon : les assemblées de frères, l’Église méthodiste, la Mission Belge Évangélique (MBE), l’Église pentecôtiste, l’Église adventiste du septième jour, l’Armée du Salut, sans oublier le culte antoiniste et le spiritisme.
Pourtant, malgré la diversité croissante des Églises protestantes et évangéliques, une collaboration, au sein d’une Fédération des Églises Protestantes, devint effective dès les années 1930. Et les communautés paroissiales réformées du Brabant wallon y participèrent largement.
Petit rappel aux distraits : il n’est pas trop tard, mais il est temps de vous réabonner pour 2021. Nous vous remercions pour votre soutien et votre fidélité.
Prenez soin de vous et de vos proches.
Françoise Mirguet
Directrice de rédaction, f.f