Sous l’occupation, le gouvernement de Vichy affiche en 1944 dans les rues de Paris une affiche de propagande connue sous le nom « d’affiche rouge ». Elle stigmatise les résistants du groupe Manouchian en les qualifiant de « terroristes » et « d’armée du crime ». Ces résistants seraient des menaces pour la nation française et les français. Les autorités insistent sur le caractère étranger du groupe Manouchian en écrivant les nationalités, la religion ou les obédiences politiques de 10 des 24 membres du groupe : polonais, hongrois, juif, communiste…
L’affiche a deux couleurs dominantes : le rouge (symbole du sang) et le noir (symbole de la mort). On les associe à du texte : « l’armée du crime » pour renforcer l’impact des couleurs. Les visages des personnages sont encerclés (ce qui fait référence à la fusillade) et le choix des photos tend à montrer le caractère menaçant, agressif, nocif de ces hommes : ils ont une expression grave, leur regard est ombré, ils ont l’air sales.
Les visages sont organisés sous la forme d’une pyramide inversée. Le but est triple : exprimer le mépris envers ce groupe, désigner le chef « de bande » et attirer l’attention du passant sur les « crimes » de ces étrangers : déraillements de trains, exécutions…L’intention de cette affiche de propagande est claire : les français doivent se méfier de ces étrangers qui ne veulent pas leur libération mais nuire à la France. Ils représentent un danger, une menace. Les français ne doivent pas confondre terrorisme et résistance.
Cette affiche de propagande est accompagnée d’un texte dédouanant l’action de français dans ces "attentats". Les coupables sont désignés : les étrangers et les juifs, assimilés à des criminels professionnels. Le gouvernement de Vichy, en exécutant ces terroristes, protège les familles françaises.