LE PETIT JOUEUR D’ECHEC de YOKO OGAWA
Il n’a pas eu beaucoup de lecteurs notre petit joueur d ‘échec !!! Elections pour certains , autres occupations pour d’autres …. ;
Nous n’étions que 10 pour en débattre ce mardi 9 mai.
Tout d’abord , nous avons déploré que ce roman ne nous apporte rien sur le Japon ; il aurait pu se passer ailleurs ….Vraiment ?
Ce n’est pas si sûr . Il ne nous apprend rien sur la vie au Japon peut-être , mais son style ? sa symbolique ? Son atmosphère ?
On l’a aussi trouvé un peu long , même les joueurs d’échec ont été lassés par les évocations des parties .
De belles mais parfois longues descriptions aussi , même si certains ont vivement apprécié les pâtisseries du « Maître » !
Mais on a aimé ce livre , moins que d’autres certes, mais il aurait obtenu une note très convenable ! Et avant tout par son originalité :
l’histoire d’un petit garçon qui refuse de grandir et qui dispute des parties d’échec caché d’abord sous la table puis dans un automate.
Tout cela raconté dans un style très littéraire .
On l’a aimé car on a aimé le personnage principal, ce petit garçon aux lèvres soudées à sa naissance ,
Petit Garçon qui n’a jamais de nom propre dont la vie est étrange et la fin bien rapide (trop?). On a aimé les personnages secondaires
comme la grand-mère et son chiffon , le ‘Maître’ son autobus et ses gâteaux , la jeune fille et sa colombe, les pensionnaires de la maison de retraite
et leurs manies . Mais nous avons été aussi très intrigués par le chat Pion, l’éléphante Indira et la fillette Miira coincée entre deux murs .
Et on voit très vite que l’on a entre les mains non pas un roman mais un conte , une œuvre poétique qu’il ne faut pas chercher à comprendre
avec notre raison (comment ? Pourquoi?) , un texte plein de tendresse , d’amitié , d’amour entre les personnages ,
un peu triste (beaucoup de disparus avec lesquels parle Le Petit Garçon) certes mais serein . Et c’est là que l’on a pu se dire que nous étions
dans la littérature japonaise : tout était symbole : les pièces du jeu d’échec , leurs mouvements sur l’échiquier , les lèvres soudées ,
le jeu des partenaires , les objets dans le caddy … et….. hélas, nous n’avions pas la clé pour les déchiffrer .
Ce mélange de réalité et d’imaginaire ne traduit-il pas la complexité de la pensée japonaise ?
On a voulu chercher l’intention de l’auteur dans l’écriture de ce livre . N’est-elle pas là ?
Donc , un livre agréable à lire dans une atmosphère un peu étrange .