synthèse

La synthèse

En tant que pays occupé pendant les deux conflits mondiaux, la Belgique s’avère être un laboratoire pour étudier le phénomène des occupations pendant le XXe siècle. Pour la bureaucratie étatique, ces occupations posent la question de leur positionnement face à une dissociation entre Etat et Nation. La comparaison diachronique de la police communale de Bruxelles a permis de dégager plusieurs thèses.

Le développement des appareils administratifs a pris de telles dimensions dans le XIXe siècle que l’occupant est obligé de trouver un modus vivendi avec les institutions existant sur les territoires occupés, lui-même étant incapable de gérer seul les pays sous son contrôle. Cette constellation donne une marge de manœuvres importante à la police locale.

L’auteur interroge trois postulats sous-jacents dans l’historiographie classique:

- la police comme simple instrument

- la pratique policière comme une relation essentiellement unilatérale entre dominant (police) et dominé (population)

- une lecture ‘nationale’ de l’occupation qui est fondamentalement réduite à deux options : collaboration ou résistance

La pratique de l’institution sous occupation ne se laisse pas réduire à ces cadres. La police se définit par son caractère discrétionnaire qu’elle maintient pendant la guerre. Comme en temps de paix, son mode d’interaction avec la population est celui de la négociation, même si sa position de force ne doit pas être sous-estimée. Finalement, sa pratique se déroule essentiellement en dehors du couple collaboration-résistance qui, dans son travail quotidien, ne joue qu’un rôle négligent. D’autres logiques, notamment policières, se montrent plus déterminantes.

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