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Quelques mots de plus sur l' IKEBANA et sur ce projet...
Un art aux racines très anciennes
L’ikebana trouve son origine à l’époque de l’introduction du bouddhisme au Japon, dans les offrandes florales (kuge) faites aux autels bouddhiques. On en retrouve la trace dans les documents et les textes dès l’ère Muromachi (1392-1573), et il s’est développé ensuite jusqu’à nos jours, évoluant constamment au fil du temps.
Mais qu’évoque pour vous le mot « ikebana »? Une femme en kimono, assise sur ses talons, et tournée vers le « tokonoma » ? (cette sorte d’alcôve qui est l’endroit le plus sacré de la maison japonaise, où l’on suspend souvent au mur une oeuvre d’art). Certes il existe encore aujourd’hui des écoles d’ikebana qui accordent la priorité à ce genre de choses...
Sôgetsu : l’ikebana comme art moderne
L’école « Sôgetsu » quant à elle, fondée en 1927 par Teshigahara Sôfû, s’est développée au contraire autour du concept d’un ikebana considéré comme un art à part entière, permettant à la personnalité de chacun de s’exprimer librement, et accordant la plus grande importance à l'originalité de chaque individu.
Teshigahara Sôfû (1900-1979), le fondateur de Sôgetsu, s’est fait connaître principalement des années 1950 aux années 1970 par de nombreuses expositions et démonstrations d’ikebana en Amérique et en Europe. Développant un ikebana conçu véritablement comme un art moderne, avec des fleurs adaptées à leur temps, légères et lumineuses, il a su donner à l’ikebana et à sa culture une dimension et une reconnaissance internationales. La France le fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France en 1960, avant de lui décerner la Légion d’Honneur l’année suivante, puis en 1962 c’est le Japon qui le distingue avec le Prix des Arts du ministère de l’éducation.
Des oeuvres qui ont une âme
L’ikebana qui s’est diffusé dans le monde entier est ainsi un art d’expression et de créativité individuelles.
Mais alors quelle est la différence entre l’ikebana et « l’arrangement floral » ? Pour certains, c’est peut-être le fait qu’une réalisation d’ikebana possède de façon un peu plus forte, une « âme » : l’âme que le créateur transmet par ses mains à son oeuvre. L’ikebana n’est pas seulement la recherche de la beauté des fleurs et de leur disposition. Car c’est d’abord l’âme de l’artiste qui donne aux fleurs leurs formes, leurs lignes et leurs couleurs.
Réussir des réalisations possédant une âme forte, voilà précisément ce vers quoi tendent mes efforts et ce à quoi je voudrais parvenir pleinement un jour. Et mon voeu le plus cher est de faire connaître à un plus grand nombre de personnes ce monde merveilleux de l’ikebana.
L’exposition pour le Tohoku : un projet pour relier les gens
Lors de cette exposition d’ikebana en soutien aux victimes du séisme du Tohoku, en échange d’un don (libre) (dont l’intégralité sera reversée à la Croix Rouge en faveur des sinistrés du Tohoku), chaque visiteur pourra choisir et remporter avec lui un élément de l’exposition. En disposant ensuite librement ces fleurs selon son goût (à la maison, au bureau...), chacun se retrouvera ainsi symboliquement relié à tous à travers ce grand réseau d’ikebana partagé, par des liens représentant ceux de la solidarité de coeur qui nous unit aux victimes de la catastrophe.