Le sapin des Vosges
Une œuvre d’Alexandre Calder au Lycée Marie-Curie
(Diaporama en bas de page)
Une œuvre d’Alexandre Calder au Lycée Marie-Curie
C’est une grande structure métallique de plus de 6 mètres de hauteur, posée au cœur de l’espace du lycée et heureusement visible par les passants depuis la rue de Leicester.
Reliées à un socle solidement ancré au centre d’un espace herbeux et peint en rouge - la couleur fétiche de l’artiste - trois éléments-satellites circulaires, colorés et abstraits, oscillent et se déplacent avec le vent au bout de graciles tiges de métal.
La « sublimation d’un arbre »
Le Sapin des Vosges de Calder a été installé au Lycée en 1970. Il est planté au centre d’un espace de circulation couvert qui n’est pas sans rappeler les déambulatoires de l’architecture religieuse du Moyen-âge. Il est ainsi possible de tourner autour de l’œuvre et d’en découvrir la multiplicité de vues changeantes, encore décuplée par les possibilités offertes par la mobilité même de l’objet.
Si cette sculpture - jeu formel avec le vide, les formes, le mouvement et les couleurs - s’inscrit incontestablement dans la tradition de l’art abstrait, le fait de la nommer « sapin » lui donne cependant une dimension supplémentaire, poétique et organique.
En ce sens, la démarche de Calder reste très proche de celle de son ami Arp - dont des œuvres sont également présentes à l’Esplanade - et qui, en nommant lui aussi d’appellations poétiques ses sculptures abstraites, les rattachait ainsi à une incarnation du foisonnement de la nature.
Marcel Duchamp l’avait bien pressenti, qui décrivait les mobiles de Calder comme « la sublimation d’un arbre dans le vent ».
Calder : un sculpteur-bricoleur
Calder est né aux Etats-Unis en 1898, mais s’est installé à Paris dès les années trente.
Principalement sculpteur, doublé d’un bricoleur de génie, il créée tout d’abord des jouets et objets ludiques et colorés, puis se rend célèbre par ses mobiles abstraits, avec lesquels il est un des premiers à introduire le mouvement dans la sculpture.
Très vite, il a produit des œuvres monumentales, installées aujourd’hui dans le monde entier, et a ajouté à ses célèbres mobiles de spectaculaires « stabiles », grandes sculptures joyeuses et colorées posées dans l’espace et à l’intérieur desquels il est possible de circuler.
Le Sapin des Vosges de l’Esplanade, par l’importance de son socle rouge combiné à la légèreté de sa partie supérieure, est une combinaison de ces deux approches de l’art de Calder ; on peut donc le considérer comme un « stabile-mobile. »