Robert Couturier : une sculpture calligraphique

Hommage à Maillol

Bronze, 1968, dépôt de l’artiste


Robert Couturier (1905 Angoulême – 1996 Paris) restera durant toute sa longue carrière de sculpteur marqué par sa formation de lithographe et de dessinateur. Il définira d’ailleurs lui-même sa pratique sculpturale comme « une image de sculpture » et un « dessin dans l’espace ».

Un élève de Maillol

Après la première guerre mondiale, il se dégagera rapidement de l’influence de Maillol, son maître et ami, pour se rapprocher de Giacometti et de Germaine Richier en affirmant de plus en plus la dimension graphique de sa sculpture : élongation des formes, éclatement des volumes et priorité accordée à la ligne par rapport au modelé.

Après 1945, il deviendra professeur de sculpture à l’école des Arts Décoratifs.

Son matériau favori est le plâtre et il le restera toute sa vie : il lui permettra d’affiner ses recherches sur la légèreté, la fluidité, l’importance du vide et l’intégration d’objets du quotidien dans ses modelages.

Une sculpture expérimentale

La sculpture exposée Avenue du Général de Gaulle s’inscrit dans une importante série de figures réunies à l’intérieure de formes réceptacles concaves ou convexes (Grande femme creuse 1961, Hommage à Maillol 1970, Vaguement sphérique 1993…).

Elle s’inscrit également dans une série plus vaste de ce que Couturier a appelé ses « antisculptures » : recherches évocatrices renouvelées du corps à partir de formes simples à deux dimensions (plaques, objets, planches, grillages, lamelles…).

La sculpture devient plus suggestive et, si le thème éternel du nu reste le sujet principal, la représentation du corps devient plus un moyen d’expérimentations et de recherches formelles qu’une fin représentative.

« Ma sculpture vient du dessin. J’étais un enfant maniaque du dessin et la nuit je rêvais que je dessinais »