Ossip Zadkine : une sculpture Cubiste

Le couple, 1966, Bronze, dépôt du Musée Zadkine


Ossip Zadkine est né le 14 juillet 1890 à Vitebsk (Biélorussie).

Il s’installe à Paris en 1910 et rejoint dès 1911 le groupe des cubistes auprès de qui il obtient ses premiers succès. Il devient ainsi l’ami de nombreux artistes qui mènent une vie de bohème dans le Paris de l’Entre-deux guerres et qui deviendront célèbres par la suite : Modigliani, Brancusi, Apollinaire, Picasso, Bourdelle, Foujita et Delaunay. Après s’être réfugié en Amérique de 1942 à 1945, il revient en France et deviendra rapidement lui aussi un artiste mondialement reconnu

Des principes du cubisme…

Sa première démarche de sculpteur est surtout celle d'une adaptation systématique des principes de la peinture cubiste à la troisième dimension. La sculpture présente à l’Esplanade est très représentative de cette approche, qu’il continuera d’approfondir toute sa vie.

En effet, le corps reste, et restera malgré les évolutions ultérieures, au centre de ses œuvres.

Il se décompose en plans minces et simplifiés. Il est schématisé en combinaison de creux, d’évidements et de reliefs et s’inscrit dans des constructions en rythmes saccadés qui donnent une dimension très musicale à ses œuvres.

Zadkine s’emparera de toutes les matières pour approfondir ses expérimentations formelles : bois, marbre et autres pierres, terre, plâtre et bronze.

… à un éclectisme expérimental.

L’approche cubiste s’atténue après 1945 dans de grandes séries consacrées à la relecture des thèmes mythologiques de l’Antiquité. Il répond alors à de nombreuses commandes publiques et propose des groupes monumentaux en bronze qui se veulent une synthèse de ce classicisme antique et des recherches formelles précédentes.

Un expressionnisme baroque, très marqué par les souffrances de la guerre, s’ajoutera parfois à cette démarche : il s’agira alors d’ajouter une charge émotive, lyrique et symbolique forte à certaines sculptures monumentales.

Dans ses derniers travaux, il expérimentera une démarche plus abstraite et contemplative inspirée des arabesques et des développements organiques des plantes.

Ossip Zadkine meurt le 25 novembre 1967 à Paris où il a laissé de nombreuses sculptures dans l’espace public. Un joli petit musée lui est consacré rue d’Assas à Paris (http://www.zadkine.paris.fr/).

Alain Allemand

"Le langage de la sculpture est un néant prétentieux s'il n'est pas composé de mots d'amour et de poésie"