Isabelle Waldberg : une sculpture poétique

Glyptothèque - Bronze - 1967

Isabelle Waldberg est née à Oberstammheim (Suisse) en 1911 et décédée à Chartres en 1990. Après une première formation de sculptrice à Zürich, elle s’installe à Paris en 1956, où elle fréquentera assidûment le milieu surréaliste (Giacometti, Patrick Waldberg, son mari, Michel Leiris, Georges Bataille).

Durant la guerre, elle suivra une partie d’entre eux dans leur exil new-yorkais (Breton, Duchamp, Ernst…) où l’originalité de son art s’affirmera puis se confirmera après son retour en France et sa rencontre avec Brancusi. L’influence de l’art zen, perceptible dans son travail dès les années 70, accentuera encore le caractère poétique et méditatif de sa sculpture.

La sculpture présente dans l’allée de l’Esplanade est, malgré sa discrétion et son apparente simplicité, très représentative des questions qui traversent toute son œuvre : opposition extérieur/intérieur, raide et souple, voilé et dévoilé, organique et inorganique…

Ces oppositions s’inscrivent dans la représentation d’architectures intimes et closes (châsses, boites, palais…) : une armure, cuirasse, bouclier ou carapace protégeant un secret dérobé à nos yeux, une interrogation sur l’intériorité…

Une glyptothèque est un musée ou une collection consacré aux sculptures (comme la célèbre glyptothèque de Munich), mais les mots grecs gluptos (pierre gravée) et thek (collection, mais aussi coffre) peuvent ici également être lus ici comme la présentation d’un coffre mystérieux, une châsse contenant peut-être un secret perdu de la sculpture…

« La sculpture telle que je la conçois se consacrerait uniquement à la création d’objets « intimes » (par opposition à publics), de préférence peu durables et d’une inutilité évidente. C’est sans doute pourquoi je ne suis pas un sculpteur sérieux. »

Bibliographie : Michel Waldberg, Isabelle Waldberg, Editions de la différence.

(disponible à la Médiathèque Malraux)