Danièle Schiffmann
de Septembre à Décembre 2019
de Septembre à Décembre 2019
Dans les années 1980 et 1990, Danièle Schiffmann a réalisé beaucoup d’expositions de gravures, monotypes et tissages en Alsace et dans toute l’Europe. En 2006, dans le cadre d’une résidence artistique de trois mois à Vientiane, elle découvre le Laos où elle retournera régulièrement par la suite pour enseigner les arts plastiques et développer de nouvelles directions de travail pour ses recherches personnelles.
Et elle est désormais, pour notre plus grand plaisir, de retour sur les cimaises strasbourgeoises.
Ses œuvres, qui contenaient déjà de solides références aux traditions asiatiques, ont encore gagné en subtilité contemplative à la suite de ces différents séjours. Elles s’inscrivent avant tout dans un rapport méditatif à la nature et se saisissent de l’observation des mystères et beautés de la vie des plantes, objets de multiples recherches graphiques, symboliques, calligraphiques et picturales.
Danièle Schiffmann possède en son atelier une impressionnante collection d’écorces, feuilles, tiges, racines, fruits, cosses et champignons qu’elle travaille parfois en d’étonnants et ambigus moulages de papier. Visiteuse régulière de l’exubérant jardin botanique de Strasbourg, elle y trouve toujours matière à enrichir sa collection et ses sources d’inspiration. En contrepoint à l’accrochage, une - toute petite - partie de ce cabinet de curiosité végétal est donc également présentée dans les vitrines et sur les murs de l’ARES.
Si la thématique principale reste un regard contemplatif et poétique posé sur les mystères et merveilles du monde végétal, l’autre particularité de certaines œuvres présentées est le développement d’une maîtrise exceptionnelle de la fabrication du papier. Le papier n’est plus ici le support d’œuvres peintes dessinées ou gravées, mais devient la matière même de l’acte créateur. La pulpe est arrosée, travaillée, manipulée, teinte... Elle devient le support d’inclusions et d’impressions diverses qui mettent en valeur et subliment ses textures et ses nuances. Et la tisseuse de cellulose, telle une guêpe qui élabore patiemment son papier, en fait paradoxalement son miel...
L’exposition est complétée par de nombreux monotypes récents qui reprennent en séries les inclusions et les thématiques végétales des œuvres précédentes. Telles des synthèses offertes à notre contemplation, ils nous révèlent de nouveaux mystères de la vie secrète des plantes...
Alain Allemand