Philippe Hennequière : une archéologie de l’espace

(Diaporama en bas de page)

De septembre à décembre, d’étonnantes et précieuses sculptures - conçues à l’échelle d’homme et posées à même le sol - ponctueront les trois étages du bâtiment de l’ARES dans une mise en espace qu’on devine longuement pensée. Les œuvres présentées dialogueront silencieusement entre elles et avec les lumières et perspectives internes du bâtiment qui leur servira d’écrin.


De la tradition académique à l’expérimentation formelle

Philippe Hennequière est né à Chaumont, en Haute-Marne. Il suit tout d’abord une solide formation de sculpture académique au Beaux-Arts de Troyes avant de choisir de s’exiler en Allemagne où il suit, à la Kunstakademie de Düsseldorf, les cours du célèbre sculpteur minimaliste Ulrich Rückriem. Il sera également par la suite l’assistant de Tony Cragg.

Parallèlement à cet investissement auprès de grands noms de la sculpture contemporaine, il approfondit ses connaissances techniques traditionnelles en travaillant pour une fonderie d’art à la réalisation d’ensembles monumentaux, mais également à la fabrication de personnages et décors minuscules pour une entreprise de maquettes ferroviaires.

Cet apport parallèle de maîtrises techniques artisanales et d’expérimentations plastiques audacieuses permettra très vite l’émergence d’un travail personnel de grande virtuosité.


Des objets simples et complexes

Les grandes sculptures présentées à l’ARES font appel à des matériaux divers : plâtre patiné, bois, pâte de verre, plastiques. Mais cette diversité constitutive est unifiée par une démarche identifiable : le sculpteur construit ici son œuvre dans la confrontation avec le travail en train de se faire, sans planification préalable.

Les jeux formels entre le dedans et le dehors, les clartés et les ombres, les creux et les courbes s’élaborent par ajouts et recompositions successifs, répétitions de formes simples, recherches d’équilibres et de développement, grande attention aux couleurs et à la patine finale chargée de capturer la lumière.

Certaines œuvres se développent dans la verticalité, telles des mégalithes antiques, ou dans l’horizontalité, telles des pierres à cupules primitives. Toutes appellent à la contemplation – et au toucher - de ces formes complexes et pourtant si simples qui révèlent en nous des archétypes profondément enfouis.


Alain Allemand

Et un diaporama sur la Pierre Alot :