Les quatre saisons du Métakiosque
En 2015, l’Université de Strasbourg a lancé un appel à projet pour l’installation d’une œuvre d’art accompagnant le renouveau du Parc. Le souhait du Service Universitaire d’Action Culturelle (SUAC) était d’installer une œuvre en relation active avec son environnement. C’est le projet de Séverine Hubard, le Métakiosque, qui a été retenu. Il sera inauguré début mai.
« Car rien ne se créé, ni dans les opérations de l’art, ni dans celles de la nature, et l’on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une égale quantité de matière avant et après l’opération ; que la qualité et la quantité des principes est la même, et qu’il n’y a que des changements, des modifications ». A. Lavoisier, Traité élémentaire de chimie (1789).
Pour Séverine Hubard, une œuvre d’art située au cœur de l’Université et de la Recherche devait, en référence à la phrase de A. Lavoisier, être évolutive et s’assembler ou se recomposer sous diverses formes, comme des molécules ou des atomes. Par ailleurs, l’idée d’une sculpture représentant un kiosque à musique, élément d’agrément et de sociabilité, s’est rapidement imposée à elle. Les quatre molécules qu’elle a alors imaginées représentent les métamorphoses des saisons. D’où le nom de « méta-kiosque » : kiosque en mutation.
La sculpture, d’une hauteur maximale de 5,5 m, est constituée de huit triangles de plexiglas aux couleurs primaires. Ils sont articulés sur un socle octogonal d’un mètre de haut, aux huit faces également colorées. Les articulations des huit triangles et des huit piquets d’acier galvanisé qui se combinent sur ce socle permettent différentes configurations. Ainsi, selon Séverine Hubard, la sculpture représentera successivement : une sorte d’ovni en forme d’araignée faisant fonction d’abri en automne, une cachette en hiver, une fleur aux pétales ouverts au printemps, et un kiosque à musique en été, passant ainsi successivement de la saison du règne animal à celui du minéral, puis du végétal, et enfin de l’humain.
L’artiste a choisi la pelouse située devant la faculté de droit, au carrefour des circulations du Campus, pour installer son œuvre. Que cette sculpture évolutive devienne un point de repère et de rendez-vous, et qu’elle participe à faire du Parc un véritable espace de réflexion et d’appropriation, voici les ambitions de l’artiste et du SUAC. A nous tous à présent de faire en sorte que ces ambitions aboutissent…
(Informations recueillies auprès de l’artiste par J. Stoll)
Séverine Hubard :
Séverine Hubard, artiste de renommée internationale née à Lille en 1977, vit et travaille actuellement à Buenos Aires, en Argentine. Son oeuvre artistique se situe entre sculpture et architecture. Le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg possède