Si le secteur esplanadien dont il est question dans ce dossier est communément appelé « Quartier Turc » en raison du nom de deux rues (Ankara, capitale de la Turquie, et Istanbul, ville la plus importante de ce pays), il convient d’élargir la vision au Sud-est de l’Europe, voire à l’est du bassin méditerranéen. En effet, Nicosie est la capitale de Chypre. Et si la place d’Athènes n’est pas intégrée dans ce quartier, on n’oubliera pas qu’Arès était… un dieu du panthéon grec.
Un peu d’histoire…
Le quartier que nous évoquons cette fois se situe au sud-ouest de l’ancienne citadelle de Vauban, à l’extérieur, adossé au mur d’enceinte.
Après le bombardement de 1870 et le démantèlement de la forteresse par les autorités allemandes, il ne subsiste qu’une petite partie des fortifications, intégrée dans l’actuel parc de la Citadelle et dont on peut admirer un bastion face à la rue d’Ankara.
Durant la période allemande, cet espace restera un glacis traversé dans sa partie sud par le «Ziegelwasser», appelé ensuite «Canal des Français».
Les autorités militaires françaises reprennent possession de l’Esplanade en 1918 et commencent à réorganiser cet espace en friche et construire de nouveaux bâtiments de casernement : la caserne Desaix à l’emplacement des rues d’Ankara et d’Istanbul et la caserne Vauban du côté de la rue de Nicosie. Ces casernes qui abritaient, entre autres, le 2ème groupe d’auto-mitrailleuses en 1938, subsistèrent jusqu’à leur démolition.
Mais avant la construction du nouveau quartier, au sud de ces deux casernes, à peu près sur l’espace occupé actuellement par le laboratoire SANOFI AVENTIS, on construit, après la guerre, en 1945, des baraquements destinés à héberger la population privée de logements suite aux divers bombardements de l’aviation des pays alliés contre l’Allemagne qui avait annexé la région durant cette période.
Arrive enfin l’Opération Esplanade. Les casernes Desaix et Vauban sont détruites en 1962 pour laisser la place aux immeubles qui seront construits par l’OPHLM.
Cette opération, conçue par le cabinet Stosskopf-Oehler-Hensler, prévoit la construction de 738 logements : de 2 à 5 pièces répartis en 9 immeubles et 214 ILN (Immeubles à Loyer Normalisé) de 2 à 6 pièces en 3 immeubles. Ils sont distribués en bâtiments de 7, 8 et 10 étages, rues de Palerme, Milan, Jura, Istanbul, Nicosie et Ankara.
La répartition totale des logements :
HLM : 105 2 pièces,
152 3 pièces,
219 4 pièces,
48 5 pièces
ILN : 18 2 pièces
98 3 pièces
78 4 pièces
10 5 pièces
10 6 pièces
Cinq de ces bâtiments seront édifiés dans le quartier « Turc ».
La première mise en location des premiers appartements intervient en 1964.
En 1968, les baraquements pour sinistrés seront détruits pour la construction en 1971 du laboratoire Merell Dow qui deviendra par la suite Sanofi et enfin Sanofi-Aventis.
En 1970, dans le cadre de l’opération « les 1000 clubs », l’ARES entreprend la construction en bois du bâtiment 1001, suivi en 1971 par le 1002.
Ce dernier, détruit par un incendie en 1975, sera reconstruit en dur en 1980.
C’est en 1977 que sera inauguré le préfabriqué 1003, rehaussé d’un étage en 1982.
D’autres bâtiments suivront avec la mise en service de la salle de spectacle du Tambourin en 1989 et de la Halte-Jeux en 1993.
En 1985, CUS Habitat construit rue d’Istanbul 5 pavillons en bande (opération unique dans le quartier de l’Esplanade).
Et enfin, la Synagogue, construite à l’angle des rues de Nicosie et d’Istanbul, est inaugurée en 1992.
Le nouveau bâtiment de l’ARES est inauguré en 2013
Bernard Strub (ARES Flash - Mars 2006)
Remerciements à CUS Habitat pour son aimable collaboration