Après la campagne de Pologne, en septembre 1939, l'Armée polonaise s'est retrouvée disséminée à travers le monde en guerre . Les hommes restés au pays ont entamé une lutte clandestine contre l'occupant dans les regroupements de Partisans. Dans le même temps, ceux qui avaient réussi à fuir le pays ont rejoint les mouvements de Résistance locaux ou ont combattu aux côtés des armées alliées. En dépit des difficultés, l'élan patriotique du soldat polonais lui a permis, à chaque fois que c'était possible de créer des régiments et des bataillons au sein d'armées d'autres pays. Ce fut le cas en France où fut créé le Groupement de l'Infanterie Polonaise (Zgrupowanie Piechoty Polskiej - ZPP) de la 1ère Armée Française "Rhin et Danube" -1944-1945.
Voir le site polonais : http://www.renidunaj.pl/ Le 28 août 1944, par ordre du Général De Gaulle, une action baptisée "l'Amalgame" était déclenchée . Cette opération, qui s'est déroulée à l'automne 1944, consistait à regrouper tous les mouvements de Résistance des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI, FTP MOI), de toutes tendances politiques et d'amener les résistants à rejoindre l'armée régulière; en l'occurence la 1ère Armée ou Armée B.
Le Commandant en Chef de cette 1ère Armée Française était le Général Jean de Lattre de Tassigny.
Les étrangers désireux d'intégrer cette armée devaient, soit s'engager dans la Légion Etrangère, soit acquérir la nationalité française.
Les chefs des mouvements de Résistance polonais, s'opposèrent à ces conditions et, en octobre 1944, firent appel au Comité de Libération Nationale en exil, dont le cabinet militaire entama des négociations avec le Ministère français de la Guerre et l'Etat Major Général des Forces Alliées; négociations qui aboutirent à la création au sein de l'armée française d'unités polonaises avec leur propre emblème (aigle) et instruction militaire.
Deux bataillons de Groupement d'Infanterie Polonaise furent ainsi créés :
Ils étaient placés sous le commandement des colonels Thévenot et Huret, ainsi que des officiers polonais, notamment les commandants Jelen, Maszlankiewicz et Ghérard.
Administrativement, ces deux unités étaient rattachées au 201ème RPNA (Régiment de Pionniers Nord Africains).
Le baptême du feu des 19ème et 29ème GIP eut lieu en Alsace, région où leurs prédécesseurs de la 1ère Division de Grenadiers et du 2ème Régiment de Chasseurs à Pieds ont du se résigner à abandonner le combat en 1940.
Tout en participant à la liquidation de la résistance allemande sur le Rhin et la la libération de Colmar du 29 janvier au 4 février 1945, les 19ème et 29ème GIP sont chargés de la protection des entrepôts et de l'Etat Major Général dans la région de Rothau.
Ils ont également participé à l'offensive de la 1ère Armée à Bade-Wurtemberg depuis le Rhin jusqu'au Danube en avril-mai 1945.
Ils ont passés le Rhin dans la région de Kehl à hauteur de Strasbourg. Ils ont ensuite longé le fleuve vers le sud. La fin de la guerre s'est passée près de la frontière suisse dans la région de Constance, Singen, Donaueschingen, Tuttlingen, Balgheim.
Après les accords Staline-De Gaulle de décembre 1944, ce Groupement polonais (2800 hommes) fut ensuite autorisé à rejoindre la Pologne (en armes) où il défila à Varsovie en novembre 1945.
![]() Soldats des 19ème et 29ème GIP (drapeau des volontaires du Pas de Calais) lors du défilé à Varsovie (source : http://www.renidunaj.pl/ ) Près de 1500 soldats restèrent en Pologne, les autres rentrèrent en France et reprirent leurs emplois dans les usines ou les compagnies minières.
Ce fut la seule unité polonaise, ayant combattue à l'Ouest, a être reconnue par le Gouvernement Populaire Polonais. Ainsi que la seule unité étrangère de l'Ouest à rentrer dans un pays du bloc de l'Est, en formation organisée et les armes à la main.
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