Le fonctionnement des positions 2 roues et 4 roues motrices ainsi que de la démultiplication du 4X4 sont simples à comprendre. Dans l’habitacle, on regrettera cependant le manque de rangement de toutes les petites choses qui font le quotidien. Côté coffre, bien qu’il soit vaste, il fut largement tronqué par la 2ème (et à mon avis indispensable) roue de secours, le bidon d’essence et le bidon d’eau (qui ne nous fut pas vraiment utile). Le matériel de camping loué avec la voiture est largement suffisant et bien adapté (en majorité neuf). Un petit regret : la pompe électrique pour les pneus. Pratique mais super long pour gonfler un pneu. Le fil allume cigare de la prise du coffre arrière n’était pas assez long pour gonfler un des pneus avants : résultat, il fallait gonfler à partir de l’allume cigare avant qui lui disjonctait dès que la pompe était chaude ! Et comment fait-on ensuite pour gonfler le pneu ? à la bouche ?
A noter le petit frigo, le compagnon presque indispensable si on veut être un peu autonome sans ravitailler tout le temps.
Bref, après un combat acharné où nous sommes sortis vainqueurs mais dubitatifs, comme le loueur d’ailleurs, tout le matos est rentré, en tassant bien, en forçant sur la partie haute du coffre pour le fermer (gare d’ailleurs, en tension elle a tendance à s’ouvrir) et en laissant sur le trottoir les plaques de désensablement que l’on nous prêtait mais qui ne rentraient pas.
Les dernières recommandations : ne pas conduire de nuit, respecter les limitations de vitesse car les pistes sont parfois dangereuses, ne pas (ou à nos risques et périls) emprunter certains secteurs.
Facile, facile et refacile pensons-nous en notre for intérieur. Qui vivra verra…
Le premier carrefour fut le plus dur. « Bon sang d’Anglais, mais pourquoi diantre ne font t-ils jamais comme tout le monde ? » Le gabarit imposant du véhicule plus la conduite à gauche ont permis un début participatif de l’ensemble de l’équipage. Submergé de messages de tous ordres, le conducteur, que je connais bien, a tenté de rassurer tout le monde sur sa maîtrise de la situation en sifflotant avec détachement. Il faut admettre que cela demande un peu de concentration même si la conduite pépère et tolérante des locaux me met à l’aise presque de suite.
Le Chameleon hôtel fut trouvé par chance rapidement. Repère de baroudeurs en partance, plein de doutes et d’enthousiasme et de revenants qui savent, le regard rêveur, dont il est bien difficile de lire si c’est de la nostalgie ou l’étonnement de s’en être sortis (ce fut du moins un peu notre vision du moment), l’étape ne manque pas de charme.
L’ouverture de notre coffre ne passa pas inaperçue avec un bon quart de son contenu dégringolé au sol et fut saluée par un précepte profond édicté par un sage regardant la scène, de retour de 6000 km de pistes (ouf, ils parlent quand même en km !!!!) : « Plus les jours passent et plus le coffre est grand ». Et c’est vrai !
Le lendemain, après une nuit fraîche, calme et réparatrice, le lever est difficile. L’été austral, qui n’est autre que l’hiver chez eux, ressemble dans la journée à l’été septentrional et à l’hiver la nuit… . de quoi mettre les cervelles à l’épreuve et perturber le biorythme.
Les courses de la veille furent effectuées dans un super marché très bien achalandé à l‘intérieur d’une galerie marchande. On trouve de tout, y compris bien sûr des distributeurs de billets. La matinée est consacrée aux derniers détails à acheter dans une ambiance locale plutôt amicale. Ceci dit, les banques sont gardées par des hommes en armes et toutes les fenêtres sont sécurisées avec des barreaux de taille respectable … il n’y a pas de fumée sans feu .
Objectif : partir avant 11h00 pour se rendre à Sesriem. Au moins 5 heures de route et il faut arriver avant la nuit (17h30 !) et la fermeture du camping.
Le jour le plus long
L’aventure ne fut pas où nous l’avions prévue. Cherchant la C26, notre première piste, nous nous arrêtons sur le début d’une autre piste à quelques kilomètres de Windhoek et j’ai l’imprudence d’arrêter une voiture pour demander ma route. Le conducteur n’a pas l’air de connaître ou bien plus simplement il ne comprend pas mon anglais en cours de rodage en début de parcours. Pendant ce temps, un des 2 passagers sort et attaque Sylvie avec un couteau de taille respectable, tentant de lui arracher son sac photo par la fenêtre de notre voiture (et pourtant nous avions fait très attention à Windhoek !). Après une lutte acharnée, l’homme coupe les sangles du sac et court jusqu’à sa voiture qui l’attend la porte ouverte pour filer. Pendant 10 secondes nous prenons conscience que presque tous les passeports, la carte bleue, la moitié de l’argent tiré la veille et l’appareil photo sont partis. C’est la fin du voyage. De rage, nous passons la première et poursuivons nos agresseurs. Bien nous en a pris. Les rattrapant, le sac fut lancé sur le bas côté et nous avons pu le récupérer avec l’aide de locaux qui avaient vu la scène de loin et qui ont également suivi nos « salopards ». Nous avons eu ainsi la « chance » de retrouver passeports, carte bleue et le zoom (exit, l’appareil photo tout neuf, divers accessoires et l’argent, faut pas rêver quand même).
Bilan :
- les enfants sous le choc de l’attaque
- nous : naviguant alternativement entre colère, déception, doutes, ressassant ce que nous aurions pu ou du faire et le sentiment que malgré tout, vu que nous ne sommes pas des Rambos rompus aux techniques de combat, cela aurait pu plus mal tourner
- de l’argent et du matériel photo envolés. Heureusement nous avons un deuxième appareil finalement pas si mal (le mien)
- du temps perdu pour faire notre déclaration à une policière mollassonne aigrie. Nous avons oublié de demander un double pour l’assurance. La police ne répondra jamais à nos multiples appels durant le voyage et 5 mois après nous venons tout juste de réussir à récupérer le procès verbal (et encore grâce à une aide très précieuse qui nous a été apportée ). A savoir !
C’est ce qui peut arriver, assez logiquement, dans une ville, quand ceux qui ont tout rencontrent ceux qui n’ont rien. Ce qui ne les excuse en rien ces hyènes de §$#%€ et encore, je reste poli !
Le deuxième départ de Windhoek s’effectue vers 13h00. Notre objectif : oublier le mauvais départ au plus vite (ou au moins faire semblant) et arriver avant la nuit. Dur dur.