MERCREDI 27 JANVIER

Programme de la journée:


[10h-12h] Ateliers réservés aux 3A de Sciences Po Grenoble

[14h-16h] Discussions autour du film On achève bien les gros avec Gabrielle Deydier

[17h30-19h30] Table-ronde Le validisme avec Elisa Rojas et Pierre-Yves Baudot


Plus de détails ci-dessous

Atelier (réservé aux 3A-IEPG) : Psychophobies

[10h00-12h00 ]

Les réalités des personnes dont le fonctionnement neurologique ou psychique s’écarte de la norme demeurent très peu connues et toutes ont en commun de subir de la psychophobie. Les personnes atteintes d'un trouble psychique (troubles de la personnalité, autisme, bipolarité, trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, dépression, troubles du spectre psychotique, ...) représentent aujourd’hui une personne sur quatre dans le monde selon l’OMS. Infantilisation, peur, discriminations, violences psychiatriques, le Collectif Psychophobie et Oppressions Systémiques entend bousculer les idées reçues. L'enjeu serait par cet atelier de permettre des réflexions autour la mise en place d’une société plus adaptée aux besoins des personnes handicapées psychiques, neuroatypiques, psychoatypiques, fols et plus vastement psychiatrisé-es.

Intervenant.e.s:

  • Collectif Psychophobie et Oppressions Systémiques



OU


Atelier (réservé aux 3A) : L'accès aux études supérieures pour les étudiant.e.s en situation de handicap

[10h00-12h00 ]

Si le nombre d’étudiant.e.s en situation de handicap dans l’enseignement supérieur ne cesse d’augmenter ces dernières années - passé de 5000 à 35000 entre 2005 et 2020 - l’aide fournie à ces étudiant.e.s pour poursuivre leurs études dans de bonnes conditions est loin d’être suffisante. Si jusqu’au bac, celles et ceux-ci peuvent être assisté.e.s par un.e auxiliaire de vie scolaire pour pouvoir suivre leur scolarité normalement, cette aide disparaît à l’entrée à l'université où le statut d'auxiliaire de vie universitaire n’existe pas. Chloé Fonvielle, étudiante en première année à Sciences Po Grenoble, a fait l’expérience de cette rupture d’égalité. Elle a fondé le Collectif pas d’AVU/pas d’études ! pour lutter contre ce changement de traitement qui pénalise voire dissuade les étudiant.e.s en situation de handicap dans leur poursuite d’études.

Intervenantes:

  • Chloé Fonvielle, Etudiante à Sciences Po Grenoble, fondatrice du collectif Pas d'AVU / Pas d'Etudes

  • Eloïse Richardot, étudiante à Sciences Po Grenoble, membre du collectif Pas d'AVU / Pas d'Etudes



Discussions autour d'un film : On achève bien les gros, Laurent Follea , Gabrielle Deydier , Valentine Oberti, 2020

[14h00-16h00] - Lien pour assister à la conférence (ouverte à toutes et tous) : ICI

Visionnage du film (52 min.) pour les étudiant.e.s de Sciences Po Grenoble : ICI


"J’ai tendance à dire que je mesure une Kylie Minogue et que j’en pèse trois." Du haut de son 1,54 mètre pour 125 kilos, Gabrielle Deydier, 39 ans, vit depuis son adolescence dans un corps que la société réprouve. Dans son film, elle revient sur son histoire et s’élève contre la grossophobie à l’œuvre dans notre société. Quelques kilos en trop l’amènent à 16 ans à consulter un médecin. Il lui diagnostique, à tort, une maladie hormonale et lui prescrit un traitement assorti d’une diète drastique. Son poids triple, charriant avec lui son lot de moqueries. À l’âge adulte, les discours moralisateurs s’ajoutent aux brimades. Mais après des années passées à se cacher, Gabrielle décide d’assumer son corps différent. En 2017, elle s’attaque à la grossophobie, la stigmatisation des personnes obèses ou en surpoids, et publie On ne naît pas grosse (Éd. Goutte d’or), un vibrant réquisitoire contre l’invisibilisation des gros dans une société où rien n’est pensé pour eux. Une ode à l’acceptation de soi, contre la tyrannie des normes. Émaillé de séquences dystopiques plus vraies que nature, ce documentaire la suit dans son quotidien entre les virées au bar littéraire du coin, les sessions piscine longtemps remises à plus tard par peur du regard des autres ou le retour dans son ancien lycée d’Uzès, lieu de ses premières souffrances. Gabrielle Deydier revient face caméra sur son parcours mais explore aussi auprès de différents témoins (spécialistes, personnes obèses) les conséquences plus larges de la grossophobie, telles que les inégalités salariales ou la violence normative induite par la chirurgie bariatrique. "Un jour, on n’assumera plus de couper des estomacs pour faire maigrir des gens", s’indigne-t-elle. Alors que 10 millions de Français souffrent d’obésité, ce film coup de poing bouscule les clichés et s’interroge sur le traitement réservé à ceux qu’on juge en dehors de la "norme".


Intervenante :

  • Gabrielle Deydier

Modératrice :

  • Cloé Mendès, Etudiante à Sciences Po Grenoble

  • Constance Morel-Jean, Etudiante à Sciences Po Grenoble


Table-ronde: Le validisme

[ 17h30-19h30 ] - Lien pour assister à la table-ronde (ouverte à toutes et tous) : ICI


Selon les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), on compte 12 millions de personnes handicapées en France, que ce soit des handicaps physiques ou des neurotypies. Sur ces 12 millions, 80% des handicaps sont invisibles, 21% de ces personnes handicapées sont au chômage. Selon le Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation, le validisme "fait de la personne valide en bonne santé la norme universelle et l’idéal à atteindre". Entre stéréotypes misérabilistes, remise en cause des compétences et discriminations, l’avocate et co-fondatrice du collectif Elisa Rojas entend lutter contre ce validisme. Accompagnée de Pierre-Yves Baudot, professeur de sociologie à l'Université Paris Dauphine et membre du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées, leur but lors de cette conférence est, entre autres, de déconstruire les clichés et de mettre en lumière les revendications des personnes handicapées.


Intervenant.e.s:

  • Maître Elisa Rojas, avocate au barreau de Paris, militante pour les droits des femmes et des personnes en situation de handicap, co-fondatrice du Collectif Luttes et handicaps pour l'égalité et l'émancipation

  • Pierre-Yves Baudot, professeur de sociologie à l'Université Paris Dauphine, membre du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées


Modérateur :

  • Yann Echinard , maître de conférences en sciences économiques à Sciences Po Grenoble et vice-président responsabilité sociale et environnementales à l'Université Grenoble Alpes

  • Elsa Giarrizzo, Etudiante à Sciences Po Grenoble