COLLOQUE : Formes et mémoires du Mozambique et de La Réunion : histoires croisées parallèles
PROGRAMME PRÉVISIONNEL :
10 Décembre 2024
10h00 : Accueil
Session 1 :
10h20 : Inauguration de l’exposition et ouverture du colloque
Accueil par Thierry Gangate, Président de l’ESA Réunion.
-Discours de l’Ambassadeur de France au Mozambique et en Eswatini, Yann Pradeau.
-Discours du Maire du Port, Olivier Hoarau ou son représentant.
-Discours du Président du TO, Emmanuel Séraphin, ou son représentant.
-Discours du Président du Département, Cyrille Melchior ou son représentant.
-Discours de la Présidente de la Région Réunion, Huguette Bello ou son représentant.
-Discours de la Directrice des Affaires Culturelles, Marie-Jo Lo Thong.
Visite de l’exposition et moment de convivialité.
12h00 : Pause déjeuner
14h00 : Conférence inaugurale du Professeur César Cumbe : Plasticité du langage
au Mozambique d'aujourd'hui. Actes graphiques, arts du langage au détail circulant et dans lesquels on circule à Maputo (gestes, espaces, postures).
Échange avec le public.
15h00 : Pause
Session 2:
15h15 : Communication de Albano Brito (OIES - Université de La Réunion) : Mémoire silenciée : les enjeux géopolitiques et stratégiques dans les rapports
entre le Mozambique et les îles francophones de l'océan Indien.
Échange avec le public.
16h00 : Communication de Quentin Ichiza Rato Raadja & Alexan Teva Lan-Yeung : Mem si ou lé loin
Échange avec le public.
16h45 : Fin de la première journée
11 Décembre 2024
Session 3:
09h00: Accueil
09h30: Communication de Celestino Gaspar : Expériences actuelles des communautés Mwani sur l'île d'Ibo résultant de la traite des esclaves,
19e-20e siècles.
Échange avec le public.
10h15: Communication de Karl Kugel : Le visage d'une vraie image : interprétation d'une photographie de Ricardo Rangel, père de la photographie mozambicaine.
Échange avec le public.
11h00: Pause
11h15: Communication de Félix Mula : Culture sans frontières
Échange avec le public.
12h00: Pause déjeuner
13h30: Communication de Belchior Canivete.
14h15: Table ronde : David Gagneur & Basilio Muchate : Regards croisés sur les collections d’images du Mozambique à l’Iconothèque historique de l’Océan Indien.
Échange avec le public.
15h00: Pause
Session 4:
15h15 : Conversation avec Euridice Kala, autour de son œuvre «Je suis l՚archive»
Échange avec le public.
16h00 : Table ronde des étudiant.e.s de l'École Supérieure d'Art de la Réunion
ayant réalisé le voyage d'études à Maputo.
Échange avec le public.
17h00 : Fin de la seconde journée.
ARGUMENTAIRE :
Interroger l’histoire, ses formes, ses détours, ses manques, par le prisme de l’art est l’enjeu de ce colloque intitulé « FORMES & MÉMOIRES DU MOZAMBIQUE ET DE LA RÉUNION :
HISTOIRES CROISÉES ET PARALLÈLES ».
L’objectif est de prolonger les travaux déjà existants autour de l’histoire de l’esclavage dans l’océan Indien, notamment la question du patrimoine largement investie lors du colloque « Mozambique-Réunion : destins liés, héritages et perspectives » organisé en 2004 dans le cadre du Festival Baluarte à l’île du Mozambique, en s’attachant aux formes issues à la fois d’une histoire relationnelle en pointillé, voire effacée, et celles produites aujourd’hui parallèlement dans chacun de ces deux « pays ». Ce faisant, il s’agira d’accueillir d’autres constats et questionnements.
Qu’en est-il des formes visibles d’une histoire enfouie au plus profond de notre mémoire et refoulée ? Comment cet intérêt grandissant pour le sujet se traduit-il ? Notamment dans le champ des arts et des expressions.
L’histoire du Mozambique est constitutive d’une part significative du peuplement de La Réunion par le flux migratoire généré lors des périodes de l’esclavage et de l’engagisme. Pourtant, les traces matérielles de cette relation sont rares. Cette lacune est-elle le fruit d’un processus de dépossession des techniques et des savoirs induit par les stratégies de la colonisation ? À La Réunion, les traces visibles de ce “transport” se sont notamment révélées avec les photographies anthropométriques des Noirs mozambicains réalisées par l’archéologue et photographe Désiré Charnay en 1863.
Redécouvertes par l’artiste William Zitte en 1994 dans des tiroirs du Muséum d’histoire naturelle de La Réunion, la relecture de ces images, à l’usage initialement « scientifique », a généré des recherches dans d’autres champs aussi bien en histoire qu’en art.
Qu’il s’agisse de pratiques documentaires, fictionnelles ou conceptuelles, les artistes contemporains produisent des formes et des récits qui sont significatifs de cette histoire coloniale et postcoloniale. Wilhiam Zitte se réapproprie une iconographie réifiante et disqualifiante de la figure noire pour la réhabiliter, “Kaf lé zoli”. Ricardo Rangel documente la vie et la situation politique du Mozambique à travers une pratique encore marquée par les affres de la colonisation ; une vision fondatrice de l’«école photographique du réel» mozambicaine.
Dans une approche transdisciplinaire et ouverte, ce colloque, ainsi qu’une exposition, seront l’occasion d’aborder les questions d’archives et de mémoires, d’assimilations, de résistances et de violences qui traversent et génèrent des formes, des langages, des images.
Axe 1 - Formes d’archives et de mémoires
Ce premier axe vise à étudier la nature des différentes relations au passé que révèlent les deux territoires. Quelles sont les empreintes de l’héritage africain et plus précisément mozambicain ? Comment ces traces circulent-elles et se ré-informent-elles ? Il s’agira d’explorer les différentes démarches et processus de recherches qui nourrissent aussi bien les travaux scientifiques que les approches artistiques convoqués dans la fabrique des imaginaires.
phénomène de colonisation, d’assimilations et d’aliénations ; pratiques d’exhumation ;
travail de mémoire ; patrimonialisation ; transmission
Axe 2 - Formes de résistance et de résilience
Dans ce deuxième axe, il s’agit de voir comment nos sociétés se réapproprient et utilisent des formes pour faire acte de résistance (témoigner, dénoncer, détourner).
Porteuses de mémoire, les expressions culturelles diverses (langue, littérature, musique, danse, art cultuel et visuel, etc.) témoignent de la capacité à inventer, par hybridations et transformations, des formes nouvelles.
Comment la conscientisation personnelle et collective d’une histoire enfouie influence-t-elle la production actuelle ? Et dans ce même mouvement, quelle place joue la part inconsciente, silencieuse et subjective dans les formes émergentes et résurgentes ?
réminiscence ; appropriation et réappropriation ; créolisation ; plasticité du langage