PORTRAIT PAR MICHEL DUCHEMIN
Patricia Pronier Dejieane
Des tableaux qui foisonnent de métaphores et autres figures de style dans l’ascendance de matériaux écrits, dessinés, nourris par un profond travail intérieur qui avec des passages de fulgurances et de difficultés que l’on devine, émergent en surface et nous donne à respirer. Contemplation. Nous sommes ailleurs.
Le souffle retrouvé, l’on sort curieusement et paradoxalement presque ravis de ne pas avoir découvert ce qui a pu générer tant d’émotion et de poésie dans l’œuvre de Patricia Pronier Dejieane.
Elle laisse ainsi à nos sens ou à nos rêves le soin de nous en révéler ce que bon nous pensons, comme un présent, un cadeau de l’artiste, comme une fenêtre grande ouverte et tellement symbolique des vides et des pleins, du temps et de l’espace.
Et d’ailleurs ne dit-elle pas « La couleur, le trait, la forme, rien n’existe. Le regard de l’autre donne un sens à l’objet de son regard »… et de poursuivre, souriante, face à notre perplexité, « Mon travail s’est nourri de cette réflexion, née autour de la répétition, un peu obsessionnelle observée, de toutes ces ouvertures que je figure, où rien ne paraît « …… »En puisant au plus profond de mes émotions, j’ai été submergée par ce sentiment vif et puissant, ce trouble d’un début d’après-midi dans la douce tiédeur d’un printemps de mon enfance, sur le chemin de l’école, mon regard tout entier, rivé comme hypnotisé, vers les fenêtres ouvertes des pavillons de banlieue derrière lesquelles rien ne paraissait. Des milliers de fenêtres et autant de vies possibles que je ne connaissais pas.
Et un jour, la mienne, derrière ces mêmes fenêtres ?
Un passage de plus… J’ai eu peur, c’est peut-être pour cela que toutes ces ouvertures sont comme des yeux fermés ou crevés, et en même temps, il y avait cette douce odeur de tilleul… »
Voilà. Tout n’est pas dit. A nous ce regard que Patricia nous offre, où « la poésie trouve toujours son passage ».
■Michel Duchemin
ARTS, EXPRESSIONS, " MON TYPAGE "....
Arts, expressions, « mon typage » aujourd’hui ne résulte pas d’un choix bien défini, mais plutôt d’une évidence, en fait, il pourrait préfigurer un tissage entre des mondes, des mouvements, des cultures, des éducations, des révoltes des violences rouge sang et noir obscures, de tous "les non dit", les regards, les peaux, LA PEAU , les erreurs les regrets , les doutes, les peurs, le vide sublime et violeur, voleur de mon âme en tourmente, mais aussi de ce qui n’est pas encore , de demain qui commence à chaque minute…
Tout se qui est passé trouve un écho dans le présent et tout ce qui est futur trouve sa naissance dans le présent, le présent contient tout notre être.
Des milliers de messages transitent par nos sens, d’autres messages internes que la pensée diffuse, que l’être engendre, un tissage des matières.
Un tissage où les témoignages des temps passés nous sont révélés par les vestiges oubliés, les traces, les empreintes laissées sur notre terre, dans nos océans, les édifices architecturaux, les arts classiques (peintures, sculptures) traversant les époques intemporelles et livrées à notre mémoire collective, dans les musées, dans nos villes, sous nos pas. Des pyramides d’Égypte, les temples grecs... aux formes architecturales « modernes, contemporaines ».
Tissage encore de la communication spontanée, de la mise en rapport avec l’autre déshumanisé masqué Une vie virtuelle où chacun se rêve ou se diabolise, où l’on peut tout craindre, tout apprendre, vivre ou mourir et puis peut-être renaître, autrement.
S’égarer afin de s’ouvrir à la rêverie, sans contourner ses peurs, ses angoisses, une vérité non pas indubitable mais subjective, une envie de transmettre un langage sensible ou la singularité est engagée, car quoi de plus universelle que la singularité.
Sans cesse, récupéré, détourné, l’assemblage, l’idée du construit, du passage dans le temps, pourquoi s’acharne-t-on à vouloir témoigner comme si on voulait payer cash notre immortalité.
Ne chercher qu’une note poétique, d’espoir et … paisible.
Tenter d’interpeller le spectateur sur sa présence
Patricia Pronier Dejieane